Le gouvernement du Sénégal a tenu, le vendredi 10 octobre 2025 à Dakar, la Revue annuelle conjointe (RAC), un exercice de redevabilité qui a permis de dresser le bilan des politiques publiques de 2024 et de poser les jalons de la transformation systémique vers la Vision “Sénégal 2050”.

Organisée par le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, la RAC réunit chaque année l’ensemble des acteurs du développement : administration publique, collectivités territoriales, société civile, secteur privé et partenaires techniques et financiers.
L’édition 2025, ouverte par le ministre Abdourahmane Sarr, s’inscrit dans un contexte de changement de paradigme, marqué par l’adoption de la Stratégie nationale de Développement (SND 2025-2029) et de l’Agenda national de transformation “Sénégal 2050”, vision d’un pays “souverain, juste et prospère” à l’horizon 2050.

« Cette revue marque le point de départ d’une nouvelle ère de suivi de la performance de nos politiques publiques », a déclaré le ministre Sarr, soulignant la “forte mobilisation” des acteurs et l’attachement collectif à la transparence et à la redevabilité.

Une économie résiliente malgré les défis

La RAC 2025 a permis de valider les indicateurs de référence pour la SND 2025-2029. Le rapport a confirmé la croissance de 6,1 % en 2024, soutenue par le tertiaire et le début de la production pétrolière (16,9 millions de barils).
L’inflation, contenue à 0,8 %, a contribué à stabiliser le pouvoir d’achat. Le déficit budgétaire poursuit sa baisse grâce à un assainissement rigoureux des finances publiques engagé après les audits post-alternance de 2024.

Dans le secteur agricole, 120 milliards de FCFA ont été mobilisés pour les intrants et le soutien aux producteurs, permettant une production céréalière de 2,31 millions de tonnes.

Le capital humain reste au cœur des priorités :

97 % des accouchements sont assistés par un personnel qualifié,

le ratio médecins/population est passé à 1 pour 6 500 habitants,

954 000 ménages sont inscrits au Registre national unique,

et 23 028 cartes d’égalité des chances ont été distribuées en 2024.

Décentralisation, gouvernance et inclusion

Les collectivités territoriales ont enregistré 271 milliards de FCFA de recettes, dont 122 milliards investis, traduisant un effort d’autonomisation budgétaire encore à renforcer.
Abdourahmane Sarr a salué les élus locaux pour leurs contributions, annonçant la relance de la commission “Collectivités territoriales” et de nouvelles formes de financement adaptées.

« Nous travaillerons ensemble pour doter les collectivités d’outils modernes et d’un cadre institutionnel mieux adapté », a affirmé le ministre.

Les organisations de la société civile ont également été félicitées pour leur rôle dans la promotion de la transparence, de l’équité territoriale et de la lutte contre les discriminations.

Un partenariat renouvelé avec les acteurs du développement

La RAC a confirmé le rôle central du secteur privé dans la transformation structurelle. La Stratégie nationale de développement du secteur privé et le Master Plan 2024-2034 placent l’industrie, la manufacture et l’agroalimentaire comme moteurs de croissance durable.

« L’investissement privé et l’innovation sont essentiels pour la compétitivité nationale », a insisté Abdourahmane Sarr.

Enfin, les partenaires au développement ont réaffirmé leur engagement à accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre de la Vision 2050, à travers un dialogue de haut niveau, régulier et structuré.

Vers une gouvernance des résultats

Au terme des travaux, le ministre a salué la vitalité du dialogue inclusif, rappelant que la RAC n’est pas une simple formalité, mais « un instrument stratégique d’orientation et d’amélioration de l’action publique ».
Les recommandations issues de la session guideront désormais la mise en œuvre de la SND 2025-2029, tout en consolidant la gouvernance économique, la justice sociale et la décentralisation.