États-Unis : une « virginité numérique » désormais exigée pour les étudiants étrangers

Les étudiants africains, notamment sénégalais et maliens, désireux d’étudier aux États-Unis devront désormais fournir l’accès complet à leurs profils et identifiants de réseaux sociaux des cinq dernières années. Une mesure de sécurité qui pourrait bloquer de nombreux candidats, notamment ceux ayant participé à des manifestations pro-Gaza.
Obtenir un visa d’études pour les États-Unis s’annonce encore plus difficile pour les étudiants africains. Selon tv5monde.com, depuis le 25 juin 2025, le Département d’État américain exige que les demandeurs de visas F, M et J — couvrant les études universitaires et les échanges culturels — transmettent l’ensemble de leurs identifiants de réseaux sociaux utilisés au cours des cinq dernières années.

Cette directive, annoncée par le secrétaire d’État Marco Rubio, s’inscrit dans un contexte sécuritaire renforcé, notamment après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 et l’offensive israélienne à Gaza. Les autorités affirment cibler particulièrement les contenus jugés antisémites ou incitant à la violence. Des propos, des images de manifestations — y compris celles contre la venue de l’ambassadeur d’Israël à Dakar le 27 mai 2025 — pourraient suffire à refuser un visa.

Tricia McLaughlin, porte-parole du Département de la Sécurité intérieure, a averti : « Quiconque pense venir en Amérique pour prôner la violence antisémite et le terrorisme — détrompez-vous. » Selon tv5monde.com, les ambassades devront analyser tout signe d’hostilité envers les citoyens, le gouvernement ou les institutions américaines.

Cette surveillance concernerait plus de 1,1 million d’étudiants étrangers, dont un fort contingent venu d’Inde (29,4 %) et de Chine (24,6 %). Pour l’Afrique, les Nigérians et les Ghanéens sont les plus nombreux. Mais la « virginité numérique » exigée inquiète : l’exemple d’Alastair Kitchen, Australien arrêté à son arrivée aux États-Unis malgré la suppression de ses publications pro-Gaza, illustre la puissance des outils de traçage américains.

Momar Diack SECK
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