Le vol de Bétail est un phénomène grandissant dans le Balantacounda. Les habitants de cette zone de la Casamance, département de Goudomp ont longtemps souffert de cette situation. Hier dimanche 27 août, une marche pacifique a été organisée par les populations locales pour dire «Stop au vol de Bétail».
Le plus indignant aujourd’hui c’est le traitement injuste du vol dans le Balantacounda par les autorités étatiques et la gendarmerie, a déclaré, Hervé Mansaly, le président de la commission des jeunes Balantes du Sénégal. Celui-ci s’interroge, mais pointe du doigt les autorités.
«Les voleurs entrent dans le Balantacounda, volent et tuent des propriétaires. Les enquêtes de la gendarmerie se déroulent et tout s’arrête là, au moment où le tueur vaque tranquillement à ses occupations, en Guinée, avec les animaux volés», dit-il pour déplorer l’absence d’une volonté manifeste des autorités d’éradiquer la commission de ces actes criminels.
Le président des jeunes Balantes dit ne pas s’expliquer que «quand un propriétaire de bétail attaqué, se défend et tue un voleur, il est interpellé par la gendarmerie. Et parfois même envoyé en prison au nom de la loi. Je dis, que celui qui entretient le vol est aussi un voleur». Les populations du Balantacounda ont, selon lui, longtemps déploré cette situation et ont fait toutes les démarches légales pour informer qui de droit, malheureusement le vol de bétail va crescendo à Goudomp.
«Plus de 1000 têtes de bétail ont franchi frauduleusement nos frontières pour la Guinée Bissau avec plus de 100 cas de vols signalés»
En dépit de la loi portant criminalisation du vol de bétail, le combat n’est pas gagné d’avance bien au contraire. Le phénomène est d’ailleurs de plus en plus inquiétant pour les acteurs du secteur de l’élevage dans cette partie du Sud.
Avec la prolifération de la détention et de la circulation illégale des armes à feu, le long d’une frontière déjà poreuse, le vol de bétail a changé de forme. Il devient de la Razzia. Des voleurs en provenance de la Guinée Bissau, armés de fusils militaires attaquent sans pitié les propriétaires de bétail (bovins, caprins, porcins, ovins, etc.). Depuis plus d’une vingtaine d’années (depuis 2002) plus de 1000 têtes de bêtes ont franchi frauduleusement nos frontières pour la Guinée Bissau avec plus de 100 cas de vols signalés dans ladite localité ; et cela pour seulement les cas signalés auprès du président du Comité de surveillance du Balantacounda, Jean Séraphin Mané.
«Ces vols sont quelques fois soldés par des morts d’hommes du côté des voleurs, mais aussi dans les rangs des propriétaires qui sont souvent décidés à reprendre leurs bêtes des mains des voleurs. Aujourd’hui, les bêtes se raréfient constamment, la situation est si dangereuse qu’il est impossible d’entreprendre dans le domaine de l’élevage», dit-il, pour le regretter.
Vox populi