Censure, amendes, menaces, détentions arbitraires, violences, voire torture… Depuis un an, le travail des journalistes au Bélarusse est devenu un véritable combat. Reporters sans frontières (RSF) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont publié hier un rapport pour décrire la répression des journalistes mise en place par le système Loukachenko au Bélarus
Près de 70 journalistes ont subi de graves violences de la part des forces de l’ordre. Le rapport présente plusieurs cas et témoignages, à l’image de Natallia Lubneuskaïa du site d’information Nacha Niva, délibérément blessée au genou par un tir de balle en caoutchouc, ou du journaliste de Hrodna.life, Rouslan Koulevitch, qui est resté deux jours en prison malgré ses deux mains fracturées par des coups de matraque pendant son arrestation.
Les conditions de détention sont parfois terribles : entassée avec cinquante autres détenues dans une cellule prévue pour quatre, la reporter de Belsat TV Alena Doubovik a été matraquée, à moitié nue, et privée de nourriture pendant 24 heures.
Près de 500 interpellations et arrestations de journalistes ont par ailleurs été comptabilisées en 1 an par l’Association biélorusse des journalistes (BAJ), partenaire de RSF et près de 70 perquisitions ont été menées par les forces de l’ordre il y a un mois dans des médias et chez des journalistes.
Des chiffres qui ne représentent qu’un échantillon du harcèlement enduré depuis un an par la presse indépendante, sans précédent depuis l’indépendance du pays en 1991