Cette semaine, le monde a franchi une étape angoissante avec l’enregistrement du millionième décès de COVID-19. Mais la pandémie en cours menace également de marquer nos sociétés d’autres manières. Et d’près une analyse de Transparency International la pandémie du COVID-19 risque d’aggraver les inégalités, si on ne renforce pas les défenses de première ligne du système mondial de lutte contre le blanchiment d’argent.
«Sans action urgente, nous risquons d’aggraver le fossé – à l’échelle mondiale – entre les riches et les pauvres», a averti cette semaine la responsable du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, des impacts de la pandémie COVID-19.
Même avant la pandémie, l’inégalité entre les pays et à l’intérieur des pays avait été un obstacle majeur au développement durable et à la justice sociale.
C’est certainement vrai pour l’Afrique, qui abrite 10 des 20 pays les plus faibles au monde. Malgré deux décennies de forte croissance économique, l’Afrique riche en ressources reste la deuxième région la plus inégale du monde.
Considérez ceci: trois milliardaires africains ont plus de richesse que les 650 millions de personnes les plus pauvres – 50% de la population – à travers le continent.
Les pays africains auront besoin d’au moins 200 milliards de dollars américains pour faire face aux coûts socio-économiques de la pandémie du COVID-19, en plus des dépenses de santé d’urgence.
Avec tant d’enjeux, les institutions financières internationales ont débloqué des milliards de dollars de prêts dédiés pour aider les pays en développement à combler le déficit de financement.
« Cette semaine, en collaboration avec Global Witness et Human Rights Watch, nous avons présenté trois mesures clés de lutte contre la corruption que le FMI devrait prendre pour garantir que les financements atteignent ceux qui en ont le plus besoin et que la reprise économique qui s’ensuit ne contribue pas à encore plus d’inégalités », dit Transparency Internarional.
Mais en plus de promouvoir des mesures de lutte contre la corruption et de bonne gouvernance dans les pays bénéficiaires de l’aide, une action mondiale urgente est nécessaire pour lutter contre les flux financiers illicites, ajoute l’Organisation.
Et selon elle, les flux financiers illicites drainent en Afrique de 50 milliards de dollars par an. Ce sont des milliards qui pourraient être utilisés pour financer des initiatives et des services publics qui améliorent la vie des Africains.
Il s’agit de milliards d’argent acquis illégalement qui sont acheminés à l’étranger à l’aide de structures financières offshore – souvent avec l’aide de banques, d’avocats, de comptables et d’agents immobiliers complices ou négligents.
L’analyse de Transparency International montre que la pandémie du COVID-19 risque d’aggraver les inégalités à moins que nous ne renforçons les défenses de première ligne du système mondial de lutte contre le blanchiment d’argent.