Dans les réseaux comme dans beaucoup d’organes de la presse traditionnelle, l’histoire de saisie des biens de la 7TV occupait la tête d’affiche. Et ce, avec une force présence d’éléments de la gendarmerie. Patronne de ce média, Maïmouna Ndour Faye dit être confiante qu’aucune pièce de son matériel ne fera l’objet de saisie.
«Aujourd’hui, il n’y a encore aucune décision qu’ils peuvent brandir pour exécuter la saisie. Aujourd’hui, quand ils sont venus, d’ailleurs, ils n’ont rien saisi. Ils sont venus à bord de 5 gros camions. Ils ont investi les locaux. Ils ont intimidé les employés, ils ont mis de la pression. Je pense qu’ils sont venus juste pour donner à la racaille des images, qu’elle pourra rendre virales, pour annoncer la prochaine mise à mort de 7TV. Mais, je rassure les gens. Il ne peuvent même pas saisir mon stylo», a déclaré MNF.
Face à l’annonce faite selon laquelle la vente aux enchères de ses biens aura lieu le 6 janvier prochain, elle en rit et rassure. «Je vous donne rendez-vous le 6 janvier. Il n’y aura pas de saisie. Il n’y aura pas de vente aux enchères. Parce que la procédure est en cours. On a une audience. On est censé savoir qu’il y a une procédure très longue avant une saisie», a-t-elle signalé au micro de IGFM.
«Rien, il n’y a pas de saisie, il n’y a pas de vente aux enchères. Il y a des gens qui portent une machination à grand renfort. Peut-être que leur objectif aussi, c’est de préparer l’opinion à une décision qu’ils peuvent prendre», a-t-elle ajouté.
Cependant, elle dit avoir appris que «75 gendarmes lourdement équipés étaient dans les locaux de la 7tv, pour la saisie du matériel. (…) Je me suis demandé comment cela se fait que la gendarmerie puisse mobiliser autant d’agent pour exécuter une décision qui n’a aucune base légale ?», s’est-elle interrogée avant de relever que «la procédure pour laquelle ils interviennent est toujours en cours et n’est pas encore arrivé à terme».
«Il en faut beaucoup plus pour me démonter. J’ai aussi une assurance sur les bases légales. Ce que je n’ai pas compris, dans cette affaire, c’est comment on peut mobiliser 75 gendarmes, avec tout ce qu’il y a comme urgence sécuritaire dans le pays, pour investir un média avec leur 5 camions, pour disent-ils mener des opérations de saisie, et rentrer sans même un bout de feuille saisie ?», note-t-elle.
«Je me demande comment on peut impliquer des forces de défense et de sécurité qui doivent assurer le respect des lois et des règlements. Comment ils peuvent être associés dans tout cela. Ils ont un patron. Leur patron, c’est le ministre des Forces armées et le Haut-commandant de la gendarmerie. J’attends des réponses. Parce qu’en venant, ils savaient qu’on ne peut pas saisir mes biens. Maintenant si tant est que l’objectif poursuivi était juste de prendre des images, de montrer le chaos, cela est fait ! Les images ont été publiées. Peut-être que c’était cela l’objectif. Mais je crois que les gendarmes étaient plus utiles ailleurs», a-t-elle soutenu.
«Le Sénégal est une démocratie. Dans une démocratie, on ne met pas les gens dans la fournaise quand on n’est pas d’accord ou quand on ne les aime pas. Dans un Etat de droit, on respecte ce qui est le droit», a-t-elle ajouté.
Pour MNF, la loi ne leur permet pas de venir saisir son matériel. «Je ne sais pas ce qui m’arrive, mais il y a beaucoup de fronts. Si on sort de cette situation, après une semaine, de répit, il y a un autre problème qui surgit. Ça a commencé par les contrats gagnés des suites d’un appel d’offres. Mais ils ont été rompus de manière unilatérale. On refuse de me payer ce qui m’est du. Confrontée aux impôts, les redevances, ce dossier vient se greffer aux problèmes. Et au regard de la détermination de certains, pour annoncer le malheur à la 7TV, il y a des gens tapis dans l’ombre qui nous en veulent. Et qui ne trouveront la paix que lorsque nous serons enrayés de l’espace médiatique. Qu’ils prennent leur mal en patience».
Pour cause, dit-il, «cette télévision est un patrimoine immatériel. Personne ne peut l’effacer de l’espace médiatique. Quel que soit ce qui peut m’arriver, je reste avec beaucoup de sérénité et beaucoup de foi. Parce que c’est la vérité».
Ce qui est drôle, dit-elle, est «qu’avant l’arrivée de ce nouveau régime, il y a des gens qui allaient voir Macky Sall pour lui dire que je fais la promotion d’une certaine opposition. Cette opposition dit qu’elle fait la promotion des gens du pouvoir. Et aujourd’hui, ça continue. Dernièrement, une consœur, Maty Trois pommes, a dit qu’elle a commencé à collaborer avec les gens qui sont là. Donc, ça veut tout simplement dire que nous, on n’a pas changé».
Nous restons dans notre idéologie, dans nos idéaux. Nous respectons toujours les chartes de notre métier.
Les gens changent de bord. Mais nous, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas changé.
Rien de ce qui nous arrive ne me surprend, parce que je m’y attendais depuis plusieurs mois», a-t-elle ajouté.
Source Vox populi