POUR UNE POPULATION DE PLUS DE 15 MILLIONS D’HABITANTS : Le Sénégal ne dispose que de 100 cardiologues

Avec les maladies chroniques surtout cardiovasculaires qui gagnent de plus en plus du terrain en Afrique en général et au Sénégal en particulier, il est temps de revoir nos modes de vie et de consommation. Raison pour laquelle, le Sénégal, même avec un plateau technique pour la prise en charge des pathologies cardiovasculaires qui reste insuffisant, dispose de ressources humaines assez importantes et mal réparties.

Au Sénégal les médecins généralistes, les cardiologues et autres spécialistes de la santé sont présents un peu partout. Selon Pr Mouhamed Chérif Mboup, cardiologue à l’hôpital principal de Dakar, il y à peu près 100 cardiologues au Sénégal, même si une bonne partie est concentrée à Dakar. Mais dira-t-il, « il faut reconnaître qu’il y a de plus en plus de cardiologues au niveau des hôpitaux régionaux. Pr Mouhamed Chérif Mboup s’exprimait en marge du séminaire de quatre jours organisé par l’Unité de coronarographie et de cardiologie interventionnelle de l’Hôpital principal. Cet atelier porte sur « la pratique de la réadaptation cardiovasculaire et de l’éducation thérapeutique du Patient » et concerne principalement le personnel paramédical à savoir les infirmiers, les kinésithérapeutes, les diététiciens, les psychologues. Ce dernier a fait part par ailleurs, que la réadaptation cardiaque est le dernier maillon de la chaîne de prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques surtout de pathologies cardiovasculaires en particulier. De son avis, beaucoup d’efforts ont été fournis au Sénégal en terme de prise en charge. « La suivie cardiaque se porte bien au Sénégal, avec des centres de coronographie à l’appui », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Mais, une fois la phase aiguë passée, il est important que le patient puisse reprendre une activité physique, repartir travailler et puisse avoir une insertion sociale ». C’est tout ce volet de la prise en charge du patient qui va être initié au niveau de l’hôpital principal. Sont concernés par cette formation également, les cardiologues. En effet, la réadaptation cardiaque permet une prise en charge globale du patient. Ce qui fait qu’il faut une équipe multidisciplinaire. En terme de prévention contre les maladies cardiovasculaires, précise-t-il, « les principaux signes sont la gêne à l’effort, la fatigabilité à l’effort, le patient qui n’est plus capables de prendre les escaliers, de marcher sur 100, 200 mètres ou bien un patient qui ressent des douleurs thoraciques que ce soit au repos ou à l’effort constituent autant de signes et d’alertes qui doivent amener un patient à venir consulter un médecin généraliste ou un cardiologue.
Pour Dr Mame Madjiguène Ka, cardiologue aussi dans cet établissement sanitaire, « l’activité de réadaptation a plusieurs volets. Il y a un volet de réentrainement à l’effort qui permet au patient de s’entrainer avec des vélos, des tapis. Mais aussi, il y a toute une prise en charge médicale dont l’évaluation du risque l’optimisation du traitement et surtout les diverses interventions du corps médical pour éduquer le patient et l’aider à mieux vivre avec sa maladie au quotidien ». Tout cela, dit-elle, « a un coût », même si à l’instant rien n’est proposé. Un programme sur un mois a été mis place et va comporter le réentrainement et l’éducation des patient avec des séances tous les après-midi (15-18heures).

Saër DIAL

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