Mor Talla Kane de la CNES :« Tant qu’on n’aura pas réglé le problème de l’industrie, ça sera difficile d’aller vers l’émergence »

En marge de la conférence publique sur le thème : « L’industrie dans la mise en œuvre du PSE », organisée par la direction de la prévision des études économiques (Dpee) et l’organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI), M. Mor Talla Kane de la CNES, estime que si le problème de l’industrie n’est pas réglé, cela sera difficile d’atteindre l’émergence.

« Tant qu’on n’a pas réglé le problème de l’industrie, ça sera difficile d’aller à l’émergence. Heureusement, le PSE l’a bien noté en faisant son axe majeur. Il faut avoir une feuille de route, il faut gérer de très prés les réalités.la compétition internationale ne se fait pas par   les PME –PMI, mais par des champions et derrière ces champions, on peut avoir des trainées PME-PMI. Dans le domaine du textile, le Sénégal a été le premier pays à avoir des entreprises de dimensions continentales et même  mondiales, la SOTIBA  exportait aux Etats-Unis et partout dans le monde. C’est la seule entreprise à avoir des bureaux aux Etats-Unis », souligne Mor Talla Kane de la confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES).

Il estime qu’il est heureux de constater, de noter que le Sénégal avec la volonté affichée de redéfinir les priorités et d’intégrer l’industrie parmi les secteurs clés de son développement. Et M. Kane de préciser : « Si nous n’avons pas une industrialisation forte, si nous n’arrivons pas à transformer après la  valeur ajoutée locale, ça sera difficile d’émerger encore moins de  créer des emplois ».

Il poursuit : « Tout le monde est unanime à dire que nous n’avons pas une  bonne visibilité de la politique industrielle. Depuis la nouvelle politique industrielle  des années 1985, nous avons du mal à saisir les grandes orientations. Le monde a évalué, nous voulons faire partie du cercle des gagnants du développement, il faut forcément qu’on intègre les pays industrialisés et la grande question aujourd’hui, est-ce que le Sénégal ait la volonté ferme de  regagner le groupe de ceux qui font l’histoire de l’industrie ou de rester dans une phase agricole. Je n’ai rien contre l’agriculture, on a trop fait sur le secteur agricole et on a laissé pourrir le secteur des services ».

Quant à M. Diabel Diop, ingénieur statisticien économiste/DPEE, le  conférencier du jour a tenu à préciser que selon les dernières informations fournies par le Ministère du Commerce et de l’Industrie (CBE, 2015), le tissu industriel sénégalais compte près de 1271 entreprises reparties comme suit: 45% dans l’Industrie alimentaire; 36% dans l’Industrie manufacturière; 12% dans l’industrie chimique; 4% dans les Energies et; 3% dans les extractives.

Selon M. Diop, le parc industriel est  dominé par les PME, sur 1271 suivis au Centre Unique de Collecte de l’Information CUCI, 80 seulement sont de grandes Entreprises (ANSD, 2013).

 

« Cette configuration dénote l’importance des industries alimentaires dans le tissu industriel. En 2015, il a été noté une contribution de 4.3% de l’alimentaire à la croissance du secteur », dira-t-il.

PRINCIPALES Contraintes

Parmi les principales contraintes, M. Diop avance que : « La contrainte majeure : absence d’une politique industrielle claire et cohérente, avec des étapes identifiées, sur laquelle les acteurs pourraient s’appuyer afin de rendre le secteur dynamique et répondre aux attentes, notamment, en termes de création d’emplois et de contribution à la croissance ; Multiplicité des stratégies à mener, ces dernières sont inefficaces car non concordantes ; Aucune politique de soutien surtout dans des secteurs (notamment dans le textile) utilisant la main d’œuvre peu qualifiée, entrainant la montée de l’informel et la concentration des paysans ».

 

 

Saër DIAL

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