Lanceurs d’alerte en Afrique : Dakar abrite le lancement officiel de la plateforme de protection

La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) est officiellement lancée à Dakar ce mardi 7 février 2017. PPLAAF est une organisation non gouvernementale de droit sénégalais initiée par Me William Bourdon, avocat et président de l’ONG française Sherpa, qui rassemble une communauté d’experts désireux d’apporter leur aide aux lanceurs d’alerte.

D’après les initiateurs, le terme de lancement d’alerte est utilisé quand un citoyen ou un employé rend public des actes dissimulés de corruption, d’injustice, d’abus de pouvoir ou de menaces à la santé publique. Et ces actions ou omissions divulguées par le lanceur d’alerte peuvent être illégales, mais aussi contraires à l’intérêt général ou à l’environnement.

Le but de PPLAAF est d’apporter un soutien aux personnes qui choisissent de faire ce qui est juste en défendant le bien commun sans qu’elles soient obligées de le payer par leur citoyenneté, leur liberté, leur emploi, leur sécurité, leurs revenus ou même leur vie. Et PPLAAF joue le rôle d’intermédiaire en proposant une communauté d’experts internes et externes pour minimiser les obstacles, risques et périls qui se dressent dans la procédure du lancement d’alerte.

« Il faut aider les citoyens africains, ces lanceurs d’alerte désireux de divulguer des informations compromettantes dans des contextes souvent particulièrement difficiles et dangereux » a déclaré Me William Bourdon, avocat et président de PPLAAF. « L’idée de PPLAAF est de protéger ces personnes, qu’elles soient des employés de banque, des soldats, des fonctionnaires, etc. et qui risquent de se retrouver dans une position extrêmement vulnérable alors qu’elles se battent pour la construction de l’Etat de droit et la démocratie ».

Pour rappel, PPLAAF apportera une assistance technique, juridique et médiatique à ces potentiels lanceurs d’alerte, qu’ils viennent d’Afrique ou que l’information qu’ils souhaitent partager concerne l’Afrique. PPLAAF, via son site internet, met à leur disposition un système de communication et de transmission d’information, ainsi qu’une ligne téléphonique protégée. PPLAAF rassemble de nombreux avocats de différents pays, des associations de juristes et des ONG prêts à les accompagner juridiquement avant, pendant et après le lancement d’alerte. PPLAAF pourra les mettre en relation avec des journalistes d’investigation du continent et d’ailleurs, afin de faciliter les enquêtes et la divulgation d’information tout en assurant au lanceur d’alerte l’anonymat. PPLAAF encourage également les Etats africains à se doter de lois fortes de protection des lanceurs d’alerte, les protégeant contre les mesures de représailles.

Saër DIAL

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