L’Afrique meurt en se nourrissant: 2 millions de décès annuels liés aux aliments impropres à la consommation

La Journée mondiale de la santé  a été un moment propice à la sensibilisation sur un phénomène ravageur en Afrique : les aliments impropres à la consommation. Le représentant de l’OMS, Dr Mamadou Ngom, alerte et exhorte les dirigeants africains « à accorder la priorité à la santé alimentaire ».

Selon les dernières statistiques élaborées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ces aliments impropres à la consommation sont responsables d’un nombre de décès estimé à deux millions par an en Afrique. Les couches les plus vulnérables sont « les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et celles qui sont porteuses d’une maladie sous-jacente »

Selon Dr Mamadou Ngom, représentant de la directrice régionale de l’OMS à la  journée mondiale de la santé, a indiqué que plus de 100 000 cas de choléra ont été notifiés dans 22 pays en 2014, causant plus de 1 700 décès. Rien qu’en ce début d’année 2015, « les flambées de choléra déclarées dans 13 pays sont déjà responsables de plus de 13 000 cas et d’un nombre de décès supérieur à 200 ».

Selon lui les aliments contaminés « par des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques nocives peuvent provoquer  toutes sortes de problèmes de santé. Ils sont responsables de 200 maladies, dont la fièvre typhoïde, les diarrhées, les cancers entre autres »,

Ainsi donc des milliers de personnes meurent chaque jour, à travers le monde, après avoir ingéré des aliments impropres.

En Afrique chez les enfants de moins de cinq ans, ils sont responsables des diarrhées et d’autres dégâts plus importants.

Ainsi, pour prévenir cette contamination qui peut se faire depuis le point de production jusqu’à la distribution, ce dernier d’interpeller les producteurs d’aliments : « Votre rôle est crucial pour la sécurité sanitaire des personnes et de ce que nous mangeons ».

Dr Mamadou Ngom s’exprimait ce mardi 7 avril 2015, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé qui a pour thème : « Sécurité sanitaire des aliments ». En outre, il a fait savoir aussi qu’une part importante des maladies d’origine alimentaire est due à des aliments mal préparés ou improprement manipulés à domicile, dans les restaurants, ou sur le marché.

Pour le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Wane, le gouvernement du Sénégal a pris des mesures idoines pour le renforcement  du  système de sécurité sanitaire alimentaire. « Ce système mérite la conjugaison de tous les intervenants de la chaîne alimentaire », a-t-il fait savoir. Tout en annonçant la mise en place d’un projet intitulé « Renforcement de la capacité de surveillance d’alerte rapide et de préparation de la gestion des urgences de sécurité sanitaire des aliments dans la région de l’UEMOA », dans un futur proche. Ce projet sera lancé à Dakar.

Mais selon le Dr Mamadou Ngom, « Il est urgent que toutes les personnes qui manipulent de la nourriture et en consomment comprennent qu’il est important d’adopter des pratiques hygiéniques de base lors de l’achat, de la vente et de la préparation des aliments, pour protéger leur santé et celle de la population ».

Car il expliqué dans son discours que la hausse des micro-organismes résistants pénétrant la chaîne alimentaire est également un  sujet de préoccupation croissant.

C’est pourquoi au-delà du Sénégal, Il a  appelés les gouvernants africains à accorder « la priorité à la sécurité sanitaire des aliments, tout en harmonisant les politiques à l’œuvre dans l’agriculture, le commerce, la santé, l’éducation et à mobiliser des ressources financières suffisantes pour offrir une alimentation saine à tous ».

Idy  Diop 

Saër DIAL

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