Cérémonie de remise des prix : la FAO récompense des pionniers de la sécurité alimentaire

Des ministères des gouvernements pakistanais et rwandais, un groupe de journalistes espagnols, un navire de recherche norvégien, un groupe d’anciens et d’actuels parlementaires chiliens et des employés de la FAO ayant travaillé au Soudan du Sud et au Yémen ont été récompensés aujourd’hui lors de la cérémonie de remise des prix de la FAO, organisée en marge de la 41ème session de la Conférence de la FAO.

Le Ministère pakistanais de la sécurité alimentaire et de la recherche et le Ministère rwandais de l’agriculture et des ressources animales ont tous les deux reçu le prix Edouard Saouma pour avoir mis en œuvre de manière particulièrement efficace des projets financés par le Programme de coopération technique de la FAO (TCP).

Le communiqué reçu souligne que cette récompense est due grâce à son efficacité remarquable lorsqu’il a été question de mettre en œuvre le programme de surveillance de la fièvre aphteuse, qui a entraîné une vaste campagne de vaccination et permis de renforcer les capacités d’un réseau de laboratoires dans l’ensemble du pays.

Pour le Ministère rwandais cette distinction est pour son approche exceptionnelle en matière de lutte contre le chômage des jeunes et les défis auxquels les jeunes sont confrontés dans le secteur agricole. Une approche qui s’est notamment traduite par la création d’une alliance par la Jeunesse rwandaise pour les agro-entreprises (RYAF), en collaboration avec des gouvernements locaux et des institutions privées, en vue d’augmenter le taux d’emploi chez les jeunes en milieu rural.

« Mes félicitations à tous. Votre travail est une source d’inspiration pour tous. Merci pour votre contribution. C’est très important de montrer les résultats possibles et les manières concrètes de travailler ensemble,»  a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.

L’équipe de rédaction du journal espagnol El País s’est également vu décerner le prix A.H Boerma pour son travail de sensibilisation du public au Programme de développement durable à l’horizon 2030, en prêtant particulièrement attention à la faim, à la malnutrition et à l’agriculture durable, ainsiqu’au travail de la FAO en vue d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.

La médaille Margarita Lizárraga, qui récompense une personne ou une organisation pour son travail exceptionnel visant à promouvoir le Code de conduite pour des pêches responsables, a été attribuée au navire de recherche Dr. Fridtjof Nansen appartenant à l’Agence norvégienne de coopération pour le développement pour son travail en faveur d’une approche écosystémique pour les pêches.

Des changements politiques ambitieux mis à l’honneur

Le prix Jacques Diouf récompense les initiatives majeures ayant grandement contribué à améliorer la sécurité alimentaire mondiale et a été attribué à un groupe d’anciens et d’actuels parlementaires chiliens pour avoir mis en place la Loi sur l’étiquetage et la publicité alimentaires.

Selon le Comité de sélection, la nouvelle législation est un exemple remarquable d’un changement politique ambitieux et a permis de redéfinir les discussions politiques portant sur l’obésité et les maladies non transmissibles associées. L’exemple chilien montre également que des changements dans les habitudes des consommateurs et au niveau des pratiques des producteurs peuvent arriver lorsque soutenus par de bonnes politiques et le cadre juridique adéquat et s’est révélé être une source d’inspiration pour d’autres pays.

Le personnel de la FAO récompensé pour son travail exceptionnel

Le travail de deux employés de la FAO a également été salué. Tous deux ont reçu le prix B.R Sen qui reconnaît le travail des agents de terrain de la FAO et plus particulièrement leur contribution aux progrès réalisés par leur pays ou par leur pays d’affectation.

M. Serge Tissot a été reconnu pour ses qualités exceptionnelles de leader et son expertise technique en tant que Représentant de la FAO au Soudan du Sud, tandis que M. Salah El Hajj Hassan a été reconnu pour son travail exceptionnel en faveur de la sécurité alimentaire, du développement rural et pour avoir relevé de nombreux défis humanitaires en tant que Représentant de la FAO au Yémen.

Reconnaître l’innovation dans le secteur agricole

En marge de la cérémonie de remise des prix FAO, la FAO et le gouvernement fédéral Suisse ont décerné le premier Prix international pour l’innovation dans l’alimentation et l’agriculture durables.

Le premier prix, qui récompense des innovations applicables à plus d’un niveau de la chaîne logistique, des agriculteurs aux consommateurs, a été attribué conjointement à l’institut Imaflora au Brésil et à l’organisme Practical Action au Bangladesh.

Johann Schneider-Ammann, ancien Conseiller fédéral au Département pour les affaires économiques, l’éducation et la recherche, à l’origine du prix, a insisté sur le fait que «les innovations agricoles étaient indispensables pour pouvoir transformer les systèmes alimentaires, soutenir les agriculteurs familiaux et garantir la sécurité alimentaire et des régimes alimentaires durables».

L’institut Imaflora a été félicité pour avoir brillamment réussi à connecter des groupes autochtones aux marchés, à travers une plateforme numérique et notamment la création de la marque Origens Brasil. Imaflora a développé des pratiques durables, encourageant la protection des ressources naturelles et de l’Amazone et a réussi à valoriser la participation des femmes et des jeunes. Lancée en 2016, la plateforme rassemble déjà plus de 1500 producteurs, 14 compagnies et 40 organisations locales.

L’organisme Pratical Action a été récompensé pour avoir développé une approche innovante destinée à autonomiser les agriculteurs sans terres et marginalisés grâce à des bancs de culture, en ayant notamment recours aux lits de rivière stériles pour cultiver de la nourriture et connecter les producteurs aux acheteurs.

La seconde catégorie, qui reconnaît les innovations qui ont permis de renforcer le rôle des jeunes dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, a été attribuée à l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) au Nigéria. L’IITA a mis en place un programme d’incubation pour les agro-entreprises qui permet de connecter les agro-entrepreneurs qualifiés à une source de financement et compte maintenant 13 groupes, réunissant 385 membres à travers six pays.

Oumou Khaïry NDIAYE
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