ACCIDENTS TRAUMATOLOGIQUES GRAVES : La cause principale des décès chez les jeunes de moins de 40 ans

Dans le cadre de reprocher les scientifiques des populations, L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts) a tenu hier sa séance académique mensuelle du mois de mars sur deux thèmes très importants liés à la Santé. Il s’agit des « accidents traumatologiques graves » et de la prothèse totale de la hanche : avancées récentes ».

Comme les urgences traumatologiques graves sont liées pour la plupart aux accidents de la circulation, causant de nombreuses pertes en vies humaines et de milliers de blessés, il est important d’édifier le rôle de l’orthopédiste dans ces cas d’accidents. Au Sénégal, les accidents traumatologiques constituent l’une des premières demandes de consultation aux urgences à l’hôpital avec en moyenne 45 passages par jour à l’Hôpital général de Grand-Yoff qui s’occupe de ces genres d’accidents soit 17 000 passages par an. Selon Pr Mouhamadou Habib Sy, chef de service d’orthopédie-traumatologique de l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy), les accidents traumatologiques graves sont la principale cause de décès chez les jeunes de moins de 40 ans au Sénégal.

Et son causés pour la plupart par les deux roues. Ce qui renforce des handicapes lourds pour notre économie. En 2016, plus de 503 décès et 5 600 blessés dus aux véhicules légers, aux gros porteurs et aux motos–taxis ont été enregistrés. Sur le plan financier, le chiffre avoisine 77 milliards F CFA. Pour Pr Sy, chef de service, les légions traumatiques vont occuper la cinquième place en taux de mortalité d’ici 2050. Pour le Sénégal des piques épidémiques sont notés. En ce qui concerne les accidents liés au trafic routier. On se rend compte qu’il a une spécificité de chez nous qui est l’utilisation des deux roues que l’on retrouve dans toute la sous-région. Pour les deux roues 2 400 victimes sont enregistrées avec une mortalité qui tourne autour de 1.2 % avec une nette prédominance masculine sur l’ensemble du territoire. La chute de plain-pied (70 % des patients) est la deuxième cause de consultation aux urgences à l’hôpital de Grand-Yoff et vient immédiatement après les accidents de la circulation routière. Pour la chute du troisième âge, précise-t-il, est en train de devenir un problème de santé publique.

« La moitié des lits est occupée par des personnes qui ont plus de 60 ans dans nos services », a dit Pr Mouhamadou Habib Sy. Avant de préciser : « Ils sont souvent victimes d’un traumatisme sémio-potinal soit une fracture du col soit une facture perforée. Ensuite vient le sport, où 330 victimes sont enregistrées en six mois dont dix (10) morts. Sur 1 000 autopsies réalisées à Hoggy et à Le Dantec ce sont les violences qui dominent les morts dites naturelles. « Nous devons changer de paradigmes pour notre politique de santé qui est essentiellement orientée vers la maladie », a-t-il conseillé. Selon lui, les lésions traumatiques graves qui sont la troisième cause de mortalité quelque soit l’âge impacte gravement sur l’économie. Sur 187 admissions entre 1990 et 22004, 62 décès ont été enregistrés.

« On perd beaucoup de vie en frais hospitalier et on en perd également à l’intérieur de l’hôpital malgré tous les efforts consentis pour une meilleure prise en charge des patients », a déploré Pr Sy, tout en soulignant que la prise en charge de ces traumatisés graves constituent un véritable enjeu de santé publique. Pour ce faire, il demande de promouvoir la pratique de l’échographie dans les unités d’urgence et également promouvoir la chirurgie interventionnelle.
Pour Pr Abdoulaye Ndiaye chef du Service d’Orthopédie-Traumatologie de l’Hôpital Aristide le Dantec, faisant la présentation du second thème «Prothèse totale de la hanche : avancées récentes», a fait savoir la coxarthrose ou arthrose de la hanche est un processus dégénératif de l’articulation coxo-fémorale avec un vieillissement du cartilage. Elle est très fréquente chez le sujet de plus de 55 ans, mais aussi chez le sujet jeune avec une étiologie secondaire. Selon lui, le traitement de choix pour sauver les victimes, reste actuellement la prothèse totale de hanche en cas de gêne fonctionnelle. Mais aussi, l’opération chirurgicale peut sauver la victime en la permettant de récupérer rapidement ses fonctions. Avec le choix des implants, beaucoup de choses ont changé et des avancées notoires enregistrées. En 2015, 63 prothèses ont été posées à l’hôpital Aristide Le Dantec. Et cette prothèse sera gardée à vie.

Saër DIAL

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