257 morts dans le crash d’un avion militaire : l’Algérie décrète un deuil national de trois jours

Deux cent cinquante-sept personnes sont mortes ce mercredi 11 avril dans le crash d’un avion militaire algérien près de la base aérienne de Boufarik, à une trentaine de kilomètres au sud d’Alger. Un deuil national de trois jours a été décrété.

C’est la pire catastrophe aérienne que l’Algérie ait jamais connue. Ce mercredi matin, à 7h 50 heure locale, un avion militaire Iliouchine II-76, de fabrication russe, s’est écrasé juste après son décollage de la base aérienne de Boufarik, à une trentaine de kilomètres au sud d’Alger. L’épave calcinée gît dans un champ à une centaine de mètres de la base.

A bord de l’avion se trouvaient 257 passagers, en majorité des militaires et leur famille. Tous ont été tués. Leurs portraits tournent en boucle sur les chaînes de télévision privées du pays.

Le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil national de trois jours à compter de  mercredi. Il a également « ordonné » que soit récitée vendredi la Prière de l’absent en mémoire des victimes, après la grande prière hebdomadaire.

Pour l’instant, l’accident demeure inexpliqué.

« Une aile de l’avion a pris feu dès son décollage, selon des témoins qui étaient à côté du lieu de l’accident. L’avion a commencé à perdre son équilibre. Le crash a été très rapide : il est tombé seulement 3 à 4 minutes après. »

Selon la télévision officielle algérienne, le pilote aurait effectué un « acte héroïque » en opérant une manœuvre pour éviter de tomber sur la grande autoroute très fréquentée qui relie Oran à Alger, et en pointant vers un champ à proximité.

L’avion a-t-il subi une défaillance technique ? Etait-il vétuste ? L’accident est-il lié à la surcharge de l’appareil, les appareils de ce type étant prévus pour transporter entre 126 et 225 passagers ?

« On n’a pas de date de sa fabrication. Ce quadriréacteur est avion sûr, l’armée algérienne en possède beaucoup pour transporter des troupes notamment », précise le journaliste Fayçal Métaoui.

Le ministère de la Défense algérien a annoncé la mise en place immédiate d’une commission d’enquête pour en déterminer les circonstances.

L’avion devait se rendre à Tindouf, à 1 800 kilomètres d’Alger, où sont installés les camps de réfugiés sahraouis. Le représentant du Front polisario à Paris indique que 30 ressortissants sahraouis, dont deux membres du mouvement indépendantiste, se trouvaient à bord de l’appareil.

« Ce sont des civils sahraouis, des étudiants ou bien des malades et leurs accompagnateurs qui étaient soignés à Alger dans le cadre d’un accord de coopération signé entre l’Algérie et la République sahraouie depuis les années 1970, explique Bachir Oubi Bouchraya, représentant du Front polisario à Paris.  »

Source RFI

Pape Ismaïla CAMARA
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