Tensions à Mballing après des manifestations contre Copelit Afrique, un manifestant et un gendarme blessés

La cohabitation entre l’usine Copelit Afrique et les populations de Mballing (village situé sur la Petite-Côte-Mbour  NDRL) est de plus en plus difficile. Hier, elle a pris une tournure dramatique. Dans une  tension vive ayant fait deux blessés, dont un grave, la gendarmerie est en alerte.

‘’Copelit Afrique’’, une usine de fabrication de farine et huile de poissons, est la cause de tous les tourments des populations de la commune de Mballing qui n’en peuvent d’inhaler les effluves pestilentielles qui se dégagent de l’endroit. L’usine est implantée dans le village, depuis trois ans.

Hier, les jeunes ont initié une marche pacifique qui leur a été accordée, entre 15 heures et 16 heures 30, pour sa fermeture ou sa délocalisation. Dès le début de la manifestation, les jeunes ont voulu que tout se passe dans le calme. Mais après l’heure permise, les manifestants n’ont pas voulu quitter les lieux. Et les travailleurs, qui se trouvaient dans l’enceinte de l’usine ont commencé à leur lancé des pierres. Ils ont riposté.

Un déchaînement de violence qui a eu raison des portes en fer de l’établissement qui ont été détruites. Finalement, la manifestation pacifique a viré en de chaudes échauffourées entre gendarmes et populations. Un gendarme et un manifestant ont été blessés. Le jeune manifestant a reçu une bombe lacrymogène sur le visage, ce qui lui a causé une profonde et grave blessure.

D’ailleurs, à la vue de l’état du manifestant blessé, d’autres sont tombés en syncope. Cette blessure a soulevé à nouveau l’ire des manifestants, hommes et femmes qui s’étaient calmés et avaient commencé à regagner le village. Ainsi, ils sont revenus et se sont mis à lancer de plus belle des pierres dans l’enceinte de l’usine.

Mbaye Seck, professeur de français et habitant de Mballing, explique le courroux des populations : ‘’Une odeur nauséabonde se dégage de ces lieux. Elle arrive jusque dans nos maisons. L’encens de nos femmes n’arrive pas à en venir à bout. Nous éprouvons beaucoup de difficultés. Nous avons accepté que des usines s’installent, mais nous aurions aimé qu’elles ne portent pas préjudice à la santé des populations. Aujourd’hui, que l’on soit habitant de Nianing, que l’on soit habitant de Warang, Guignabougou et j’en passe, tout le monde est gêné par cette odeur nauséabonde.  C’est du poison pour les populations. S’il y avait une étude sérieuse des méfaits de cette usine, je crois que l’Etat sénégalais n’aurait pas accepté l’implantation de cette usine, de ce poison pour les populations. Il y a des déchets que déverse cette usine-là sur nos côtes’’. ‘’Il n’est pas acceptable de regarder un exploitant étranger nous étouffer, un exploitant étranger mettre en danger nos vies. Trop, c’est trop, nous ne sommes pas des bêtes. Nous avons droit à un environnement sain. Nous attirons l’attention des autorités, avant que cela ne vire au drame’’, prévient  M. Seck.

En effet, au niveau de la plage, un tuyau de l’usine déverse des déchets sur la plage où le sable a fini par se noircir. Trouvé sur les lieux, Alpha Diallo dit tout son désarroi. ‘’Les poissons ne viennent plus dans ces eaux, à cause de sa mauvaise qualité. L’eau et le sable sont devenus très huileux. Quand on y rentre, on risque de tomber malade. Nos enfants tombent malades dès leur naissance’’, peste-t-il.  Hier, jusque tard dans la soirée, les manifestants étaient sur les lieux. Plusieurs escadrons de la gendarmerie ont été déployés afin de calmer les manifestants.

Nos tentatives pour entrer en contact avec les responsables de l’usine ont été vaines. Nous avons appelé plusieurs fois sur le numéro fixe de l’usine, sans obtenir de réponse.

Source enqueteplus.com

Momar Diack SECK
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