Violences sexuelles : Les 8 boutiques de Droit de l’AJS, ont reçu 357 cas pour l’année 2023

Les cas de violences sexuelles ont baissé ces dernières années, c’est du moins ce qu’a souligné Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l’Union européenne à Dakar. Selon lui, les 8 boutiques de droit de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) ont reçu et traité pour l’année 2023, 357 cas de violences sexuelles par rapport à l’année 2022 qui était à 422 cas. Resneigne Vox Populi

«Rien que pour l’année 2022 et 2023, ce sont respectivement 422 et 357 cas de violences sexuelles qui ont été pris en charge par l’AJS dans leurs 8 « boutiques de droit, grâce au travail extraordinaire qu’elle fait au quotidien pour mettre fin à ce fléau», se félicite-t-il.

Toutefois, il prévient que malgré la baisse notée, ce sont des chiffres qui nous interpellent tous sur l’ampleur ainsi que sur la complexité de cette problématique.

Selon le journal, l’ambassadeur de l’UE prenait part à l’ouverture du symposium sur l’application de la loi n°2020-05 du 10 janvier 2020, qui criminalise le viol et la pédophilie, organisé par l’AJS en collaboration avec la délégation de l’Union européenne (UE) au Sénégal

Pour M. Pisani, l’adoption de cette loi historique en 2020 a été une avancée majeure dans la protection des femmes et des enfants au Sénégal. Elle a permis de briser le silence qui entourait depuis trop longtemps ces violences et de reconnaître la gravité des crimes commis.

Cependant, il a fait savoir que «l’adoption d’une loi ne suffit pas». Pour que cette loi ait un impact réel sur la vie des victimes, dit-il «il est impératif qu’elle soit appliquée de manière effective. Quelle plus noble et juste cause que la protection des femmes et des enfants au cœur des valeurs partagées entre le Sénégal et l’UE», exhorte-t-il.

C’est pourquoi l’ambassadeur a soutenu que «le rôle de tous les acteurs de la société est fondamental. Au-delà des mesures que l’État doit prendre, la société civile, les communautés et les individus ont tous un rôle à jouer dans la prévention et la dénonciation des violences».

D’après lui , «la criminalisation n’a de sens que si le viol est dénoncé». Ainsi, il souligne qu’il arrive trop souvent que les «victimes gardent le silence par peur, par honte ou par manque de soutien».

Poursuivant, Jean Marc Pisani a fait valoir que «rendre justice à toute victime est un impératif absolu, et les auteurs de violences doivent rendre des comptes et être sanctionnés».

Mais, il indique «face aux traumatismes liés aux violences à caractère sexuel, la prise en charge doit être multidimensionnelle et pluridisciplinaire. Les victimes ont besoin d’un soutien médical, psychologique, juridique et social. Il est important d’avoir une synergie d’action entre les différents acteurs pour une prise en charge holistique et de qualité des victimes».

Ici, au Sénégal, note M. Pisani comme partout dans le monde, «l’Union européenne se mobilise en faveur des droits humains et de l’égalité des genres, qui constituent un droit universellement reconnu et une condition essentielle pour le bien-être, la croissance économique, la prospérité, la bonne gouvernance, la paix et la sécurité».

Il ajoute que la promotion des droits des femmes et des enfants ainsi que la lutte contre les abus et les violences à l’égard des femmes et des filles, constituent des piliers de leur engagement en matière de droits humains au Sénégal.

Oumou Khaïry NDIAYE
Up Next

Related Posts