L’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) est-il devenu le reflet d’un Sénégal tourné vers les jeux de hasard plutôt que vers la production et l’innovation ? C’est en tout cas le cri de colère d’un citoyen sénégalais, partagé sur Facebook, et largement relayé depuis.

Dans sa publication, cet internaute s’indigne de constater que l’un des symboles de la modernité du Sénégal offre, à ses visiteurs, une vitrine presque exclusive aux paris sportifs. Des affiches géantes, des écrans lumineux, des visuels colorés aux effigies de célébrités locales comme Waly Seck, Reug Reug ou encore El Hadj Diouf y promeuvent des plateformes de jeux comme 1xBet ou la LONASE.

« Où sont le Sine Saloum, nos destinations touristiques, nos produits locaux, nos fintechs ou encore nos entreprises innovantes ? », s’interroge-t-il. Comparant Dakar à d’autres capitales africaines telles qu’Abidjan, Nairobi ou Casablanca, il déplore une absence de promotion des savoir-faire nationaux et une image dévalorisante pour un pays qui aspire au développement.

Au-delà du choix publicitaire, c’est surtout la responsabilité des figures médiatiques qui est pointée. « Ces personnalités, très suivies par la jeunesse, savent les ravages causés par les paris : familles ruinées, trajectoires brisées. Pourtant, elles acceptent d’en faire la promotion », dénonce-t-il. Pour ce citoyen, ces choix marketing traduisent une dérive économique et morale grave : « Le pari est devenu une industrie faute d’industries. »

Face à ce qu’il considère comme un « désordre économique et culturel », il appelle à retirer ces affiches et à interdire aux célébrités locales d’être les ambassadeurs de ces plateformes, au même titre que l’interdiction de la publicité pour le tabac ou les armes. Une prise de position qui relance le débat sur le rôle de la publicité dans les espaces publics et sur le modèle économique que le Sénégal souhaite afficher au monde