Le juge des référés a rendu sa décision. Ou plutôt, il s’est lavé les mains. En déclarant la procédure «nulle pour irrégularité de fond», il a renvoyé les Socialistes à leurs contradictions. Message clair : «Ce n’est pas à la justice de jouer les infirmiers pour un parti en état de décomposition avancée».

Le Parti socialiste, qui fut l’école de la discipline, de l’organisation, de la méthode et du sens de l’État, est aujourd’hui un champ de ruines où s’affrontent des héritiers fatigués en quête de maintien, pas de vision. De Senghor à Tanor, en passant par Abdou Diouf, le PS gouvernait l’État. Aujourd’hui, il supplie un juge de lui régler ses chamailleries internes. Quel effondrement !

Qu’on se le dise : ce n’est plus un différend politique. C’est une prise d’otage.

D’un côté, des frondeurs à la vision sournoise et sombre qui disent : quatre ans d’intérim, ça suffit. Et ils le disent sans autre arguments valables, puisque foulant aux pieds les statuts et règlements du Ps. Meme si, depuis le décès de Tanor, en 2019, pas de congrès, pas d’élections internes, pas d’ouverture. Silence. Coma prolongé.

De l’autre, une direction cramponnée à ses fauteuils, promettant (entre deux respirations) un congrès en décembre 2025. Décembre 2025 ? Quand on dit cela sans trembler, c’est qu’on a tué la honte depuis longtemps. On peut s’attendre à ce qu’on projette ce congrès au siècle prochain.

Aujourd’hui, le vrai problème n’est plus à la direction du parti. Il est à la base.

Car, la question est désormais : Militants socialistes, allez-vous laisser votre parti mourir sous vos yeux ?

Ce n’est pas la justice qui doit sauver le PS. Ce n’est pas la direction non plus. Ce sont les militants, les vrais, ceux qui ont sillonné le Sénégal, en des moments difficiles et incertains, ceux qui ont collé les affiches, qui ont mobilisé les villes et villages, les coins et recoins du pays, qui ont scandé «Socialisme, justice, progrès !» dans la poussière des campagnes. Avec Senghor, Abdou Diouf et Tanor. Je me garde de citer quelques uns, mais, j’en connais pour avoir été, pendant 20 ans, le conseiller en communication et très proche collaborateur de feu Ousmane Tanor Dieng. Ceux-là doivent se lever.

Appel à l’insurrection démocratique interne

Il est temps de renverser la table, pas pour détruire , mais, pour reconstruire . Il faut un Comité ad-hoc de …Refondation, composé :

De militants authentiques, pas de rentiers politiques, calculateurs; pas de jeunes loups arrivistes aux dents acérées.

Mais, de jeunes combatifs, pas de figurants qu’on exhibe dans les meetings ;

De femmes et d’anciens loyaux, pas de dignitaires qui ne se battent plus que pour leurs privilèges.

Ce comité ne devra ni négocier, ni quémander. Il devra imposer :

Un calendrier de congrès contraignant, un audit moral et organisationnel du parti, une plateforme programmatique forte sur les enjeux du Sénégal réel : emploi, agriculture, souveraineté, éducation, technologie, justice sociale….

Car, si le PS ne revient pas au peuple, le peuple l’enterrera.

On ne ressuscite pas un parti en quémandant des décisions de justice. On le ressuscite en reprenant la parole, en reprenant la rue, en reprenant l’espoir.

Militants socialistes, ce parti n’appartient ni à des héritiers, ni à des gestionnaires de rentes. Il vous appartient.

Ne laissez pas ceux qui n’ont plus de rêve ou ceux qui ont des rêves individualistes et démesurés vous voler votre mémoire. Ne laissez pas ceux qui ne croient plus à la victoire vous condamner à l’oubli. Le moment est venu de hurler, aussi, au visage des calculateurs :

Le Parti socialiste agonise… mais, il n’est pas mort !

Le Parti Socialiste ne mourra jamais en silence !»

Militants, reprenez votre parti !

Le juge s’est retiré. À vous, militants socialistes, d’entrer dans l’arène!

Ce n’est plus le moment d’attendre, car, le Ps est à l’agonie: pas de congrès depuis 2019, des dirigeants cramponnés à leurs fauteuils, et des frondeurs qui s’égorgent dans l’ombre.

Le PS n’appartient ni à des héritiers autoproclamés, ni à des gestionnaires de rentes.

Alors, Militants, soyez conscients: Le PS appartient au Sénégal.

Le PS vous appartient.

Créez un comité de refondation, imposez un calendrier de congrès, auditez le parti et redonnez-lui sa vision et son souffle.

Le juge incompétent, ne peut rien. Il s’est retiré : seul le peuple socialiste peut sauver le PS.

À vous d’entrer dans l’arène, d’être en éveil : refondez le PS !

#SocialistesDebout #PSRefondation #NaufrageOuSursaut

Babou Biram Faye