« Il n’y a pas encore de suspension, on a juste publié la liste des 151 navires autorisés à pêcher en mer sénégalaise, juridiquement », édifie le président du quai de pêche de Rufisque, Ibrahima Mar, plus connu sous le nom Mar Ndao. Selon lui, cette annonce n’est pas effective, les bateaux sont dans la mer et n’ont pas stoppé leur travail.
Cent trente-un (131) de ces navires appartiennent à des Sénégalais et les dix neuf (19) autres aux Européens. Aucun bateau appartenant à un Coréen, un Chinois ou un Japonais n’a été répertorié. Ce qui est anormal car en mer, il n’y a presque que des navires asiatiques.
Cependant, Mar Ndao donne une explication à cet état de fait. « Des Sénégalais ont créé des sociétés mixtes, des prêtenoms pour ces Asiatiques. Les Sénégalais n’ont pas de bateaux. Mais, ils sont les seuls à pouvoir avoir une licence de pêche. Alors, ils créent ces sociétés et prennent la licence pour la vendre aux Chinois ou autres. Sur les papiers de la société, il y a un nom Sénégalais alors qu’en mer, on retrouve un navire étranger », explique-til.
Très engagé à régler le secteur de la pêche, il atteste que cette situation a été signalée au ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Fatou Diouf, leur interlocutrice directe. « Il faut que les autorités viennent en mer pour constater ce qui se passe », soutient M. Mar.
Poursuivant ses propos, il estime que leur ministère de tutelle veillera au respect des treize chartes établies lors de l’installation de la Coalition nationale pour une pêche durable. Ladite coalition a été créée avant la présidentielle et le ministre de l’époque, Papa Sagna Mbaye, était signataire de la charte. Les treize points énumérés sont régis par le ‘’jub, jubeul ak jubënti’’, vu que figurent l’audit de la flotte, la réglementation de la pêche avec certaines interdictions comme la pêche juvénile et la fermeture des usines de farine de poisson.
En effet, l’Etat du Sénégal a donné des agréments à ces usines alors qu’elles influencent la pêche juvénile, confie le directeur du quai de pêche de Rufisque
Par ailleurs, la suspension de certains accords de pêche aurait entraîné une abondance de poissons dans les marchés. Pour Ibrahima Mar, ce changement n’est pas dû à la suspension des accords ; mais, à l’annonce de l’audit (voir le propriétaire du bateau, le genre de bateau, sa provenance) du pavillon sénégalais et l’évaluation des accords et licences de pêche, ordonné par le chef de l’État, Diomaye Faye. « Depuis la déclaration de l’audit, les bateaux non réglementés ont fui les eaux sénégalaises pour la Gambie ou la Guinée, certains sont restés au port. Ils attendent d’avoir une licence. Ils ont libéré de l’espace en mer, ce qui fait que la pêche est plus fructueuse. A cela s’ajoute le temps », nous éclaire-t-il.
Pour rappel, avant-hier, mercredi 8 mai, lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, Bassirou Diomaye Faye a ordonné la révision du Code de la pêche maritime et à son application rigoureuse. Ce qui aidera la pêche artisanale à faire vivre plus de six cent mille (600 000) Sénégalais.
En parallèle, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Sénégal, a confié à la presse que «cet accord de pêche durable est d’application. Il est en vigueur jusqu’en novembre de cette année». Jean Marc Pisani ajoute que, «les bateaux européens ne pêchent que deux types de poissons : le thon et le merlu noir qui sont des poissons que ne pêchent pas les pêcheurs sénégalais»
Source Le Grand Panel