Soutien aux médias : quand le Fonds d’appui peine à répondre à la détresse des journalistes

Malgré la mise en place du Fonds d’appui à la presse, la situation sociale des journalistes sénégalais demeure alarmante. Entre précarité persistante, absence de protection sociale et silence des autorités, la profession continue de payer un lourd tribut. Alerte Kémo Dafffé, journaliste, dans ce post :

Depuis l’annulation par la Chambre administrative de la Cour suprême de l’ensemble des arrêtés du ministère de la Communication relatifs à la publication de la liste des médias conformes au Code de la presse, un flou préoccupant plane sur l’avenir du secteur. La tutelle, pour l’heure, reste silencieuse, laissant les acteurs dans l’incertitude.

Initié par le ministre Alioune Sall, rappelle Kémo Dafffé, le Fonds d’appui à la presse devait constituer un levier de relance pour un secteur fragilisé par des difficultés économiques et structurelles profondes. Pourtant, sur le terrain, les effets concrets de ce mécanisme peinent à se faire sentir. Dans bien des cas, seuls les journalistes ayant la « chance » de survivre suffisamment longtemps peuvent réellement en bénéficier.

La profession est régulièrement endeuillée par la disparition prématurée de confrères et consœurs, souvent dans l’indifférence générale. Maladies, stress professionnel, précarité sociale, charges familiales lourdes, absence de couverture médicale ou de protection sociale adéquate : les contraintes s’accumulent pour des journalistes exerçant dans des conditions éprouvantes.

Si le Fonds d’appui constitue une avancée institutionnelle, son efficacité restera limitée sans une véritable prise en compte de la dimension humaine du métier. En attendant des mesures plus structurantes et inclusives, la presse sénégalaise continue de pleurer ses disparus. Paix à leurs âmes.

Dieyna SENE
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