Agence Ecofin – Alors qu’une industrie pétrogazière prend peu à peu forme au Sénégal, l’État veut en profiter pour transformer son secteur énergétique. Une ambition portée par plusieurs initiatives phares, dont un projet de gazoduc d’environ 400 km de long.
Au Sénégal, la compagnie publique d’hydrocarbures Petrosen et ses partenaires de la coentreprise RGS SA poursuivent leurs efforts pour accélérer le projet de construction du Réseau Gazier du Sénégal (RGS). Un nouveau jalon a notamment été posé le vendredi 21 mars par la signature d’un protocole d’accord de coopération avec la filiale sénégalaise de la China Road and Bridge Corporation (CRBC).
L’accord vise, apprend-on, à poser les bases d’une collaboration qui doit se matérialiser à travers des partages d’expériences entre les parties prenantes, ainsi que par le développement de capacités techniques nécessaires à des « projets d’envergure ». Parmi ces projets, la construction de réseaux de transport, notamment le « réseau gazier du Sénégal pour l’acheminement du gaz à terre, la construction d’équipement, d’installations pétrolières ou gazières répondant aux normes internationales ».
Initialement lancé en 2019 et s’inscrivant dans le cadre des stratégies « Gas to Power » et « Gas to Industries » du Sénégal, le projet du RGS devrait voir la construction d’un réseau de gazoducs long d’environ 400 km et destiné à acheminer le gaz issu des principaux sites de production sénégalais vers les centrales électriques. Il devrait soutenir à terme le plan énergétique du Sénégal, qui est de favoriser la production d’électricité à partir de gaz naturel.
Plus tôt ce mois de mars, Pape Momar Lô, le DG de la RGS SA, a révélé selon la presse locale que les premiers travaux de construction sur le segment Nord (85 km) de cette infrastructure devraient être lancés au 2e trimestre 2025. Une fois inauguré, ce premier gazoduc du RGS devrait assurer l’acheminement du gaz naturel issu du gisement sénégalo-mauritanien Grand Tortue Ahmeyin (GTA) vers la Centrale électrique de Gandon (250 MW).
L’équipe de développement du RGS a récemment tenu une séance de travail avec les représentants de BP, l’opérateur de ce champ, en vue de préparer le lancement de ce chantier. Il faut néanmoins noter que plusieurs étapes importantes doivent encore être concrétisées avant le lancement effectif de la construction du Segment Nord. Dans une récente mise à jour, Pape Momar Lô a en effet révélé que la passation des marchés et la négociation du contrat pour la réalisation du projet sont toujours en cours.
La finalisation de ces démarches va permettre la mise en œuvre de ce projet essentiel pour la sécurité énergétique du Sénégal. Rappelons qu’à part le Segment Nord du gazoduc, les Segments Bleu (99 km) et Orange (65 km) sont actuellement en cours d’étude.