Agence Ecofin – Au Sénégal, l’horticulture est l’un des sous-secteurs agricoles les plus dynamiques. Face à la croissance soutenue de la production, le gouvernement encourage les investissements pour renforcer des capacités de stockage en vue d’assurer une meilleure régulation du marché.
Au cours des deux prochaines années, le Sénégal compte mettre en place un dispositif de stockage d’une capacité comprise entre 200 000 et 300 000 tonnes au profit des filières horticoles. C’est ce qu’a annoncé Serigne Guèye Diop, ministre de l’Industrie et du Commerce, au cours du lancement du premier forum national sur l’horticulture qui s’est tenu du 5 au 6 août à Diamniadio.
Selon les informations relayées par l’Agence de presse sénégalaise (APS), cette initiative vise notamment à améliorer la compétitivité de la filière. « Des discussions sont en cours avec des partenaires pour la réalisation d’au moins 200 000 tonnes de capacités de stockage », précise M. Guèye.
Cette annonce intervient après que l’Agence de régulation des marchés (ARM) est entrée en juillet dernier en contact avec le fabricant chinois d’équipements pour la chaîne du froid « Guangxi Chang Neige Group » en vue d’« explorer des opportunités de partenariat et les axes d’investissement» pour déployer des infrastructures de stockage frigorifique modernes à travers le pays.
Un impératif pour soutenir la dynamique de croissance du secteur
Au Sénégal, le renforcement de la capacité de stockage dans l’horticulture devrait contribuer à réduire les pertes post-récolte, un des défis majeurs du secteur, qui concernent chaque année entre 10 et 20 % des récoltes réalisées dans le pays selon les estimations officielles.
L’enjeu est d’autant plus stratégique qu’il vise à soutenir la dynamique de croissance observée dans les différentes filières horticoles ces dernières années. En 2025, le pays s’attend par exemple à des récoltes record d’oignon et de pommes de terre, les deux principaux produits horticoles cultivés dans le pays après la pastèque.
Selon les dernières projections du ministère de l’Industrie et du Commerce, la production d’oignon cette année est attendue à 450 000 tonnes, en hausse de 5 % par rapport à la moyenne enregistrée entre 2018 et 2023 (429 000 tonnes), alors que celle de la pomme de terre devrait s’établir à 240 000 tonnes, affichant une hausse de 64 % par rapport à la moyenne de production enregistrée sur la même période (146 000 tonnes).
« Notre capacité à répondre à la demande nationale et à exporter reste limitée en raison de difficultés liées à la productivité, à la qualité et à la conservation des produits », a ainsi déploré M. Guèye.