Réunis à Abuja, les ministres de la Défense et des Finances des États membres de la CEDEAO ont examiné les modalités de financement d’une force régionale contre le terrorisme. Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des menaces sécuritaires et le 50ᵉ anniversaire de la Communauté.
Le vendredi 29 août 2025, les ministres de la Défense et des Finances des pays membres de la CEDEAO se sont retrouvés au siège de la Commission, à Abuja, pour une réunion de haut niveau consacrée au financement d’une force régionale de lutte contre le terrorisme.
Les discussions ont mis en lumière l’urgence de renforcer la capacité opérationnelle de la Force en attente de la CEDEAO (ESF), jugée insuffisante pour faire face aux menaces croissantes dans la région. Les ministres ont réaffirmé le rôle central de la CEDEAO dans la paix, la sécurité collective et l’intégration économique, soulignant que la stabilité régionale est le socle de toute prospérité future.
Dans son allocution de bienvenue, M. Stanley George, représentant le ministre nigérian de la Défense, a salué l’engagement des États membres à « éliminer le terrorisme ». Il a rappelé que l’Afrique de l’Ouest reste confrontée à des menaces multiples – terrorisme, extrémisme violent, criminalité transnationale et coups d’État anticonstitutionnels – qui fragilisent la sécurité et l’économie.
Le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a pour sa part dénoncé le danger que représentent les groupes extrémistes pour l’intégration régionale et les investissements. « Le terrorisme, sous toutes ses formes, reste une menace majeure pour notre développement », a-t-il martelé.
Deux options de déploiement d’une force ont été étudiées :
une brigade de 5 000 hommes, évaluée à 2,61 milliards USD pour la première année ;
une brigade de 1 650 hommes déployée progressivement, pour un coût initial de 481,5 millions USD.
Les conclusions d’une étude d’impact sur l’augmentation de la contribution communautaire ont également été présentées afin de guider les choix financiers.
Présidant la session, le ministre sierra-léonais de la Défense, le colonel Brima Muana Massaquo (à la retraite), a plaidé pour une meilleure coordination régionale et pour des partenariats innovants, y compris public-privé, afin d’assurer un financement durable.
À l’issue de leurs travaux, les ministres ont insisté sur l’équilibre entre l’urgence sécuritaire et la viabilité financière, réaffirmant la volonté de la CEDEAO de bâtir une région plus sûre et résiliente pour les générations futures.