Paix au Sahara occidental : Le Panafricaniste Rachid Nekkaz et l’Américaine Cécile Le Roux valident à 100% la nouvelle approche

Depuis près de cinq décennies, le conflit du Sahara occidental entrave la réalisation du Grand Maghreb en Afrique du Nord. Cette région, autrefois colonie espagnole, s’étend sur 266 000 km² entre la Mauritanie, le Maroc et l’Algérie. Malgré les efforts internationaux, aucune solution diplomatique satisfaisante n’a été trouvée pour cette terre riche en phosphates et en ressources halieutiques.

Les récentes décisions, notamment le soutien des États-Unis, de l’Allemagne, de l’Espagne, et plus récemment de la France au plan d’autonomie du Maroc, ont accentué les tensions entre Rabat et Alger. Alors que le Maroc bénéficie de ce soutien international croissant, l’Algérie reste figée dans sa position en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.

Pour Rachid Nekkaz, panafricaniste algérien, et Cécile Le Roux, américaine, la solution réside dans l’établissement d’un condominium, ou double souveraineté, entre l’Algérie et le Maroc sur le Sahara occidental. Cette proposition est soutenue à 100 % par ces deux figures influentes.

Ils proposent l’organisation de deux référendums sous l’égide des Nations Unies, en 2026 et 2036. Le premier référendum poserait deux questions aux Sahraouis : leur souhait d’autonomie sous le royaume du Maroc pour dix ans et leur désir de double souveraineté algéro-marocaine pour la même durée. Cette approche vise à intégrer une dimension évolutive dans le temps, indispensable pour apaiser les ressentiments et les haines accumulés.

La nouveauté réside dans la proposition du condominium, qui permettrait de clarifier le rôle de l’Algérie et de mettre fin à l’impasse diplomatique actuelle. Ce modèle de gestion partagée, similaire à celui de la principauté d’Andorre, offrirait une solution innovante et potentiellement durable au conflit du Sahara occidental, avec l’objectif ultime de réaliser le Grand Maghreb.

 

Qu’est-ce qu’un Condominium ?

 

Un Condominium est un territoire sur lequel plusieurs États souverains exercent une souveraineté conjointe. La durée d’un Condominium est variable. Elle peut être courte comme pour le cas des Îles Samoa dans le Pacifique entre 1889 et 1899 (10 ans) entre les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Moyenne, à l’exemple du Soudan qui a été administré entre 1899 et 1956 (57 ans) dans le cadre d’un Condominium anglo-égyptien. Ou longue, comme la Principauté d’Andorre, qui se trouve entre la France et l’Espagne. Depuis 1278 jusqu’à nos jours (846 ans), elle est sous l’autorité de deux co-princes qui sont l’Évêque d’Urgell et le Président de la République française.

 

Comparaison entre le plan d’autonomie du Sahara présenté par le Maroc et le Condominium Algéro-Marocain.

 

Depuis avril 2007, le Maroc a présenté un plan d’autonomie du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. C’est un très bon plan que nous approuvons à 100%. Cependant, le Polisario et l’Algérie s’y opposent car ce plan d’autonomie rejette le principe de l’autodétermination auquel ils sont fortement attachés depuis 1975.

 

La proposition du CONDOMINIUM Algéro-Marocain provisoire de 10 ans sur le Sahara à établir dès 2026 présente l’avantage indéniable de concilier intelligemment et progressivement les positions des trois parties en conflit tout en leur sauvant la face : le Maroc, le Polisario et l’Algérie.

 

Là où depuis 49 ans, leurs positions semblaient contradictoires, le Condominium réussit l’exploit de les rendre complémentaires pour leurs intérêts respectifs tout en diminuant drastiquement les dépenses militaires qui freinent considérablement le développement économique des cinq pays du Maghreb.

 

Au Maroc,

 

Le Condominium lui permet au moins pendant 10 ans de lui garantir une souveraineté de jure (légale) à la souveraineté de fait qu’il exerce illégalement depuis 1975 sur 80% du territoire sahraoui. Il favorisera la réouverture immédiate des frontières algéro-marocaines, vitale pour le développement des régions Est du Royaume chérifien.

 

Au Polisario,

 

Le Condominium lui donnera l’occasion d’expérimenter une cogestion autonome de 100% du territoire saharaoui sous la supervision du Maroc et de l’Algérie, alors que jusqu’à maintenant, il ne gérait que 20% de sa partie désertique.

 

A l’Algérie,

 

Le Condominium l’associe directement pendant 10 ans – bien que de façon provisoire – à la gestion du Sahara, à la stabilisation de la région, et au lancement de très importants projets économiques en partenariat avec le Maroc dans le cadre de la relance de l’Union maghrébine que 100 millions de Nord-africains attendent de leurs vœux depuis 68 ans.

 

D’ici 2036, au bout de 10 années de gestion commune et légale du territoire sahraoui, la résolution définitive du conflit ne sera plus un enjeu fondamental pour les trois parties concernées. Du statut de priorité régionale, le Sahara deviendra une problématique secondaire à laquelle chacun des protagonistes y trouvera son compte.

 

Rivalité algéro-marocaine

 

La Communauté internationale est consciente que l’absence d’entente entre l’Algérie et le Maroc depuis 49 ans est la raison principale du statu quo dans la région. Ces deux pays partagent pourtant les mêmes langues arabo-berbère, la même histoire et la même culture. La concertation entre l’Algérie et le Maroc, qui se disputent le leadership régional, contribuerait de façon décisive à une solution politique pérenne du conflit et à la prospérité de la région qui perd 2 points de PIB selon la Banque Mondiale à cause de cette mésentente.

 

Mais s’entendre suppose nécessairement un dialogue direct et sans tabous entre l’Algérie et le Maroc en abordant sans complexes les sujets qui fâchent et qui polluent leurs relations houleuses depuis la Marche verte de novembre 1975 orchestrée par le Roi Hassan II qui a mobilisé 350 000 Marocains en territoire sahraoui :

 

1) le trafic de drogue où le Maroc doit s’engager à contrôler drastiquement ses frontières

2) la contrebande aux frontières où le carburant Algérien est 6 fois moins cher que le carburant marocain à la pompe.

3) les campagnes de dénigrement médiatique mutuel orchestrées quotidiennement dans les deux pays

4) la proclamation officielle de la reconnaissance définitive des frontières algéro-marocaine

5) la réouverture du gazoduc entre l’Algérie et le Maroc qui transporte le gaz algérien à destination de l’Europe du Sud. Il est fermé depuis le 31 octobre 2021.

6) le rétablissement des relations diplomatiques gelées depuis le 24 août 2021

7) la réouverture des frontières terrestres (fermées depuis 1994) et aériennes (depuis septembre 2021)

8) les réparations pour les 350 000 Marocains expulsés d’Algérie et des 20 000 Algériens reconduits aux frontières en 1975.

 

Dans cette nouvelle perspective d’entente algéro-marocaine, le choix de l’autonomie ou du Condominium permettrait au Peuple sahraoui de ne plus être l’otage de ses deux voisins encombrants. Il pourrait envisager l’avenir avec sérénité et surtout prendre le temps nécessaire de réfléchir à l’option politique la plus avantageuse et la plus appropriée après cette période décennale. Les 600 000 réfugiés sahraouis pourraient en effet revenir s’installer au Sahara occidental et participer au développement de la région avec l’aide efficace et généreuse de la Communauté internationale.

 

Si la mise en place d’une autonomie régionale marocaine ou d’un Condominium algéro-marocain est approuvé démocratiquement et librement par le Peuple sahraoui, ce dernier devra au bout de 10 ans – soit en 2036 – s’exprimer à nouveau lors d’un prochain référendum portant cette fois-ci sur trois questions :

 

1) Oui ou Non, souhaitez-vous l’autonomie dans le cadre du Royaume du Maroc ?

2) Oui ou Non, souhaitez-vous une double souveraineté de l’Algérie et du Maroc (Condominium) sur le Sahara occidental ?

3) Oui ou Non, souhaitez-vous l’indépendance du Sahara occidental ?

 

La particularité de ce deuxième référendum est double. Tout d’abord, les Sahraouis devront se prononcer définitivement sur l’avenir politique de leur territoire en répondant à nouveau aux deux questions qui leur avaient été posées 10 ans plus tôt, mais sans la limite de temps fixée à 10 ans pour l’autonomie ou le condominium.

 

Enfin, la deuxième nouveauté de cette consultation démocratique est la présence d’une troisième question. Après une décennie d’expérience sous le régime d’autonomie ou de condominium algéro-marocain, les Sahraouis auront en plus la possibilité de voter pour l’indépendance ou pas du Sahara occidental.

 

La réponse souveraine qui obtiendra le plus grand nombre de suffrages, qu’il s’agisse de l’autonomie dans le cadre du Royaume du Maroc, du Condominium algéro-marocain ou de l’indépendance, clôturera une fois pour toute l’avenir politique du Sahara occidental et permettra de jeter les bases d’une stabilité régionale dans toute l’Afrique du Nord qui en a bien besoin. Une nouvelle ère pourra s’ouvrir alors au cœur de la Méditerranée, porteuse de paix et de prospérité en étroite collaboration avec l’Union européenne.

 

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Contacts :

 

Cécile Le Roux (diplômée en langues étrangères à Stanford – San Francisco – et de Business à l’ESSEC à Paris) :

auteur d’un ouvrage à paraître : « Un papillon en terres d’Islam » (Éditions MJC, septembre 2025).

 

et

 

Rachid Nekkaz (diplômé d’Histoire à la Sorbonne) :  Président du Think tank  » Panafrican Solutions  » et auteur :

– avec les Chefs d’Etat du G7 – Clinton, Chirac, Blair, etc. – de « Millenarium, quel avenir pour l’humanité ? » ( Ed. Robert Laffont, 2000)

 

–  et de « Ma lutte contre la dictature algérienne » (Ed. Max Milo, mars 2022) :

Lien Amazon : https://amzn.to/3u7ngSh 

Momar Diack SECK
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