Reddition des comptes : Ayib Daffé demande au Président de continuer la manœuvre jusqu’à la restitution intégrale des deniers publics volés

Mohamed Ayib, Salim Daffé n’a pas laissé passer l’occasion de prendre pour cible le député Abdou Mbow, sans le nommer.

«J’ai vu un collègue qui reprochait au président d’avoir reporté la séance dans des conditions qu’il déplorait. Je lui ai rappelé que l’année dernière, à pareille heure, il voulait reporter l’élection présidentiel. Je pense que reporter une élection présidentielle est plus grave que reporter une séance à l’Assemblée nationale. Et quand on a voulu leur empêcher cela, ils avaient appelé la GIGN qui s’était chargée de nous expulser de la salle pour pouvoir voter cette loi», lui a-t-il rétorqué. Et ce après que celui-ci s’est plaint du report d’une séance initialement prévue avant hier.

Président du groupe parlementaire de la majorité, il a rendu grâce à DIEU et s’est réjoui que «cette loi n’a pas pu passer, parce qu’ils voulaient entrainer le Sénégal dans une instabilité, créer une dictature et susciter le chaos. Heureusement, DIEU n’a pas exaucé leur vœu. Les Sénégalais non plus. A les entendre, c’est comme s’ils n’avaient jamais été au pouvoir. Il me semble qu’ils sont en train de narguer les Sénégalais. Et l’essentiel de leurs patrons sont des établissements financiers eux-mêmes, ils sont des banques ambulantes».

Une raison pour lui de demander à Cheikh Djiba de dire «au président de la République de poursuivre jusqu’au bout la reddition des comptes qu’il a lancée. C’est ce qu’attendent patiemment les Sénégalais pour que tous nos deniers publics détournés puissent être restitués».

Sur un autre registre, il s’est félicité du projet de loi portant sur la réglementation bancaire et la réglementation de la microfi­nance. «Je dis que ce sont des projets de loi très importants, parce que concernant l’Agenda national de transformation, la Vision Sénégal 2050, la principale bataille, c’est la bataille du financement pour que nous puissions atteindre les objectifs que le gouvernement s’est fixé en 2029», a-t-il fait savoir.

Et pour cela, il faut, selon lui, «un système financier performant, un système financier de qualité et un système financier équitable et juste. Je pense que, mes collègues, sont revenus sur les problèmes auxquels les usagers sont confrontés auprès des banques et des établissements de microfinance. Il y a beaucoup de choses à dire. Mais nous avons bon espoir que ces lois adoptées vont apporter, en partie des solutions. Surtout lorsque les problèmes rencontrés sont de la responsabilité des banques et des établissements de microfinance», a dit le député Ayib Daffé.

Selon lui, «il faut renforcer l’Observatoire de la qualité des services financiers et faire en sorte qu’il puisse mieux être à l’écoute des usagers, des citoyens pour que les procédures et les saisines soient plus aisées. Il faut qu’il y ait des moyens pour protéger les usagers des banques. Il y a certains déséquilibres entre les banques d’un côté et les clients. Quand les clients veulent exercer leurs droits, déjà le premier obstacle, c’est l’information. Ils sont généralement sous-informés. Même s’ils sont informés, ils ont des problèmes pour pouvoir exercer leurs droits. Donc, il y a une asymétrie à ce niveau-là. Mais, il faudrait rééquilibrer également à ce niveau-là».

A ses concitoyens, il les a invités à plus de responsabilité. «Maintenant, celui qui engage un prêt doit payer parce qu’il ne faut pas qu’on fasse preuve de démagogie. Il y a beaucoup de mauvais payeurs. Il faut aussi que les Sénégalais soient prudents sur leurs prêts contractés parce qu’avec le régime de Bassirou Diomaye Faye, surtout avec les établissements financiers, quiconque contracte une dette sera contraint de payer. Donc si vous prenez ou si vous soumettez des projets, que ce soient des projets bancables et réalistes», a-t-il préconisé.

Le patron du groupe parlementaire de Pastef a aussi relevé «la nécessité de protéger les Sénégalais par rapport aux excès de ces établissements financiers». Revenant sur l’Agenda national de transformation, il a rappelé que le premier axe, c’est l’économie compétitive.

«Pour avoir une économie compétitive, il faut qu’on ait un système financier souverain. Il faut qu’on ait un financement qui dépend de nous-mêmes. On l’a vu récemment avec la suppression de projets par des pays tiers, notamment USAID qui aujourd’hui nous cause des difficultés dans certains secteurs sociaux», a dit Mohamed Ayib Salim Daffé qui trouve qu’«il faut qu’on assure la majeure par­tie de notre financement du développement. C’est le cas également pour le financement aux acteurs privés».

Source Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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