La Fédération des associations et groupements des Sénégalais en Mauritanie (FAGSEM) a décidé d’observer un arrêt de travail de 48 heures à compter d’aujourd’hui sur toute l’étendue du territoire mauritanien pour protester contre les «rafles» et les «arrestations abusives» dont, dit-elle, sont victimes ses membres, malgré l’entrée en vigueur depuis juin dernier de l’accord sur la mobilité entre les deux pays.
Voir le bout du tunnel. C’est ce que les Sénégalais vivant en Mauritanie espéraient avec la signature en juin dernier de l’accord sur la mobilité entre les deux pays. Manifestement, sur le terrain, l’accord ne se fait pas encore sentir.
En témoigne ce communiqué de la Fédération des Associations des Sénégalais de Mauritanie, daté d’hier, qui alerte sur les rafles et les abus qu’ils disent subir sur le territoire mauritanien. «La Fédération des Associations et Groupements des Sénégalais en Mauritanie (FAGSEM) informe l’opinion publique de la tenue d’un arrêt de travail de 48 heures, à compter du mercredi 16 juillet 2025, sur toute l’étendue du territoire mauritanien», informe la fédération des Sénégalais de Mauritanie.
Cette mobilisation pacifique, indique-t-on, vise à protester contre les rafles et mauvais traitements dont sont victimes de nombreux ressortissants sénégalais en dépit des accords bilatéraux récents entre le Sénégal et la Mauritanie. Il s’agit en effet de l’accord sur la mobilité signé le 2 juin 2025 entre les deux pays réduisant le coût d’obtention de la carte de séjour de 30 000 à 3 000 ouguiyas MRO (Ndlr, de 50 000 à 5 000 Fcfa ), symbole d’une volonté partagée de renforcer les liens entre deux peuples frères.
Pourtant, sur le terrain, selon la FAGSEM, la réalité reste préoccupante. «Certains de nos compatriotes ont été interpellés à domicile, d’autres sur leur lieu de travail ou dans la rue», regrette la Fédération qui, à titre d’exemple, s’insurge contre l’interpellation d’un jeune Sénégalais alors qu’il détenait un reçu de dépôt de sa carte de séjour. «Un autre compatriote a été arrêté dès son arrivée à Nouakchott, alors qu’il était en possession de sa Devise, qui fait office de titre de séjour temporaire (3 mois);
De nombreux témoignages font état de leur devise déchirée lors de leur arrestation. Ce document est pourtant délivré par les autorités mauritaniennes. A cela s’ajoutent des difficultés administratives: actuellement, seuls deux centres permettent le dépôt des dossiers pour la carte de séjour.
De plus, des tracasseries compliquent parfois les démarches d’obtention ou de renouvellement du titre de séjour, malgré la volonté de nos compatriotes de se régulariser», ajoutent ces compatriotes résidents en Mauritanie qui signalent «un climat d’angoisse » qui fait que certains travailleurs n’osent plus sortir et des malades évitent les hôpitaux par crainte d’être arrêtés.
Face à cette situation, la FAGSEM demande, dans son communiqué, dont une ampliation faite au ministre mauritanien des Affaires étrangères et de l’ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, aux autorités mauritaniennes de mettre fin aux «rafles» et «arrestations abusives», de respecter les documents légaux détenus par ses compatriotes, et d’élargir l’accès aux centres de dépôt de la carte de séjour. La Fédération invite, en outre, les autorités sénégalaises à renforcer l’assistance consulaire aux Sénégalais vivant en Mauritanie et appelle les deux pays à une application effective des accords bilatéraux relatifs à la circulation et au séjour de leurs ressortissants respectifs.
Source L’As