Qui pour nous sauver du déluge si ce n’est le Conseil Constitutionnel ? Par khady Gadiaga

Tous les grands pays dit démocratiques, dit-on traversent une ère de déclin de la démocratisation de leur société, soumises au Capitalisme-Néolibéral.  Que dire de nous autres sénégalais, vantards devant l’Éternel de notre supposée vitrine démocratique… Hélas,  nous voilà en pleine déréliction…

On peut y relever au moins l’existence d’une triple déception : notre démocratie libérale souffre d’une terrible crise de la représentation,  d’une grave impuissance publique et d’un profond déficit de sens.

Cette « démocratie-répression » y aurait perdu, en cours de route, à la fois le peuple qui la fonde, le gouvernement qui la maintient et l’horizon qui la guide…  Qui pour nous sauver du déluge si ce n’est le Conseil Constitutionnel ?

À bien y voir, notamment les péripéties relatives au parrainage, le conseil constitutionnel n’a donné aucun gage de fiabilité. Tout porte à croire comme le souligne mon ami Aguibou Diallo qu’il exécute une commande politique.   Selon toujours,’avis d’expert d’Aguibou Diallo : « À bien déchiffrer les ânnonements de l’oracle Oumar niébé, visiblement il y a un recalage d’autres candidats en vue. À la proclamation définitive de la liste des candidats le 20 janvier prochain, seuls Amadou Bâ, Anta Babacar Ngom, Pr Daouda Ndiaye, Serigne Mboup, Rose Wardini seront sur la liste de départ ». L’avenir très proche nous édifiera.

À un haut degré de généralité, on peut tout d’abord rappeler la contrainte de cohérence qui pèse sur le Conseil constitutionnel.

À supposer que le Conseil constitutionnel soit totalement libre de décider, s’il souhaite rester crédible et, bien plus, voir ses décisions respectées et suivies d’effets, il ne peut à chaque occasion adopter une solution différente alors qu’il y a une jurisprudence qui règle le cas Ousmane SONKO.

Ainsi, « compte tenu de ses compétences et des conditions de leur exercice, la relative stabilité de sa jurisprudence est pour le Conseil constitutionnel, le meilleur coup à jouer. Quand bien même il serait libre de n’en pas tenir compte, c’est encore cela qu’il aurait intérêt à faire ; c’est en s’imposant de respecter ses propres interprétations de la Constitution qu’il utilise au mieux sa liberté.

En procédant autrement, les acteurs auxquels le Conseil cherche à imposer ses décisions seraient eux-mêmes libres de décider comme ils l’entendent. Ils se trouveraient en effet dans l’impossibilité de prévoir la norme supposée s’imposer à eux, ou mieux, ils pourraient prévoir que celle-ci changera dans un sens incertain et indéterminé.

Mais aussi longtemps que ce stade de conscience et de responsabilité chez nos juges constitutionnels n’est pas atteint, il serait téméraire de vouloir abdiquer notre contrôle citoyen ou d’en réduire le territoire.

Il y a bien urgence à revitaliser l’action politique et la régulation citoyenne. Il s’agit d’être en résonance avec le peuple, afin de capter les aspirations populaires pour leur donner pleinement droit de cité. C’est une stratégie politique de longue haleine qui demande constance et cohérence.

Cela ne peut se réduire à un stratagème électoraliste de circonstance. Rien ne se fera sans le citoyen rétabli dans sa pleine souveraineté. C’est cette aspiration à recouvrer la souveraineté qui  a guidé les sénégalais un fameux 23 juin 2011 à se dresser comme un seul homme, se rendant compte qu’ils étaient devenus dans l’ordre social et politique sujets au-dessous de l’ordinaire. Cette reconquête de la démocratie et de l’intérêt général constitue le signal de la nécessaire révolution citoyenne.

 

Les sénégalais aiment la politique mais cette année plus encore qu’auparavant rejettent les politiques et leurs stratagèmes de caniveau. Si rien ne change, l’enfarinage a encore de beaux jours devant nous et à  force d’être déchus de nos droits et prérogatives régaliennes, le roi nu et ses ouailles voraces ne nous laisserons plus que nos yeux pour pleurer..

 

K.G 13 janvier 2023

webmaster

Author

webmaster

Up Next

Related Posts