Quand le Premier ministre « oublie » son sacerdoce Par Babou Biram Faye

Depuis qu’il est à la tête du gouvernement, Ousmane Sonko semble avoir fait du « moi » sa priorité et du « nous » une option.

Chaque prise de parole, chaque sortie publique, chaque déclaration tourne autour de sa personne, de son parti, de ses partisans et de sa situation personnelle.

Mais, rarement (trop rarement), de ce pays qu’il est censé gouverner.

Le Sénégal, lui, vit d’autres urgences.

Les inondations sont encore là, la fièvre de la Vallée du Rift menace les campagnes, les factures d’eau et d’électricité explosent, les prix des denrées s’envolent, les frais de transfert étranglent les ménages, pendant que les rapports d’audits s’empilent dans le silence du pouvoir.

Et au milieu de tout cela, le Premier ministre choisit de nous parler… de sa maladie, de sa fatigue pour excès d’efforts, de son malaise.

Oui, un malaise. Mais, pas celui du corps : celui d’une gouvernance déconnectée.

Au lieu de répondre aux angoisses du peuple, il s’enferme dans une narration nombriliste où il est tour à tour victime, héros, martyr ou sauveur. Pendant ce temps, les Sénégalais attendent un Premier ministre capable de leur parler de solutions, pas de sa santé supposée, révélée au détour d’une mise en scène politique pilotée par sa fidèle complice…. Mme Aïda Mbodji, l’égérie de Bambey depuis le règne du Parti Socialiste.

Ousmane Sonko avait promis de rompre avec le système. Aujourd’hui, il en reproduit les pires travers : le culte de la personnalité, la victimisation permanente et l’absence de reddition de comptes.

Il parle de lui, là où le pays attend qu’il parle pour nous.

Il revendique le pouvoir du peuple, mais, ne lui rend aucun compte.

Le Sénégal n’a pas besoin d’un Premier ministre qui se raconte.

Il a besoin d’un chef d’équipe qui travaille, qui écoute, qui agit.

L’histoire retiendra que pendant que le peuple luttait contre les inondations et la cherté de la vie, Ousmane Sonko luttait contre son ombre. Et se projette sur un RV, un 08 novembre,.parti pour être plus politique ou politicien qu’étatique.

Après tout, excellent repos dominical à tous et prompt rétablissement à mon plus-que-frère PROS… qui, sans doute, souffre…de quelque chose.

BBF

Dieyna SENE
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