Quand la voyoucratie régente le monde… Par Khady Gadiaga

Partant de la question de la souveraineté des États, partout dans le monde, que ce soit, en occident, en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique, des désirs d’hégémonisme de part et d’autre et du rôle actuel des Etats-Unis qui s’impose gendarme du monde, des bouleversements produits par la mondialisation et des progrès technologiques, il y a de quoi se demander ce que deviennent les concepts de « raison » et de « démocratie », mais aussi ceux de « politique », de « guerre » et de « terrorisme », quand le vieux fantôme de la souveraineté étatique perd sa crédibilité.

Ce n’est pas faire injure à certains pays courageux qui sont en état de dénoncer, d’accuser les violations du droit, les manquements au droit, les perversions et les déviations dont seraient coupables Donald Trump et son protégé Israël que d’y regretter l’absence d’une pensée politique conséquente, notamment au sujet de l’histoire et de la structure, de la « logique » du concept de souveraineté.

Déjà, dans les années 1980, un cow-boy du nom de Ronald Reagan siégeait à la Maison Blanche. Convaincu d’être le représentant du bien sur terre, il avait décidé d’affubler du qualificatif d’Etat voyou (rogue state en anglais), tous les pays dirigés par des gens dont la tête ne lui revenait pas. Il en était ainsi du régime du colonel Kadhafi.

Plus tard, les stratèges américains définiront essentiellement les Etats voyous comme « ceux qui manifestent une incapacité chronique à traiter avec le monde extérieur », ceux qui sont en rupture de ban avec les règles de la vie internationale et les valeurs de civilisation occidentales.

Dans le langage des Occidentaux, les Etats voyous sont aujourd’hui l’Iran, Cuba ou la Corée du Nord et pourtant, à bien y réfléchir, et si l’on ne s’en tient qu’aux critères définis par les Occidentaux eux-mêmes, on se rend vite compte que nombre de grandes puissances qui n’en font qu’à leur tête devaient bel et bien être qualifiés d’Etats voyous.

Les États Unis d’Amérique qui disent se porter garants du droit international et qui prennent l’initiative de la guerre en Iran, des opérations de police, de représailles ou de maintien de la paix parce qu’ils en ont la force, ces Etats-Unis là et les Etats qui s’allient à eux dans ces actions, ils sont eux-mêmes, en tant que souverains, les premiers Etats voyous.

Cette « logique » fait apparaître que, a priori, les Etats qui comme ceux de l’Alliance Nord Atlantique qui sont en état de faire la guerre aux « rogue States » sont eux-mêmes, dans leur souveraineté la plus légitime, des rogue States abusant de leur pouvoir.

L’abus est la loi de l’usage, telle est la loi même, telle est la « logique » d’une souveraineté qui ne peut régner que sans partage.

Plus précisément, car elle n’y arrive jamais que de façon critique, précaire, instable, la souveraineté ne peut que tendre, pour un temps limité, à régner sans partage. Elle ne peut que tendre à l’hégémonie impériale.

User de ce temps, c’est déjà abuser — comme le fait ici même le voyou Israël, enhardi par ses bases arrières qui lui assurent l’impunité.

Il n’y a donc que des Puissances voyous qui imposent leur diktat pour nous forcer leur nouvel ordre mondial. En puissance ou en actes. Voici donc venu les temps de la barbarie… Puissions-nous échapper à leurs turpitudes.

K.G 23 juin 2025

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