Dans une tribune, le Professeur Cheikh Faye plaide pour une reconnaissance explicite de l’action des prédécesseurs au nom de l’éthique, de l’élégance et de la continuité de l’État.

Dans une réflexion intitulée « Continuité de l’État et devoir de reconnaissance », le Professeur Cheikh Faye interpelle sur la nécessité, pour les autorités actuelles, d’inscrire leur action dans une logique républicaine fondée sur l’éthique et l’élégance institutionnelle.

L’universitaire rappelle que le programme Promovilles, conçu pour transformer durablement les villes sénégalaises à travers l’amélioration des infrastructures de base et de la gouvernance locale, a été initié sous la présidence de Macky Sall, conformément au décret n°2016-1933. Il souligne également que les financements nécessaires à sa mise en œuvre ont été mobilisés principalement auprès de la Banque africaine de développement (BAD).

Dès lors, estime le Pr Cheikh Faye, le Président Bassirou Diomaye Faye aurait gagné à citer, à défaut de remercier, son prédécesseur lors de l’évocation de ce programme structurant. Il cite en exemple l’attitude du ministre Cheikh Niang, qui avait rendu hommage à ses prédécesseurs lors de son intervention à l’Assemblée nationale, illustrant selon lui une pratique empreinte de courtoisie républicaine.

Pour l’auteur, l’élégance et la reconnaissance institutionnelle ne remettent nullement en cause l’autorité de l’État, pas plus qu’elles n’effacent les fautes éventuellement commises par les régimes précédents. Il déplore toutefois un climat politique où la simple mention du nom d’un ancien chef de l’État semble perçue comme un risque politique.

Au nom de l’éthique et de la République, le Professeur Cheikh Faye appelle à dépasser les clivages partisans pour consacrer une culture de continuité de l’État, fondée sur le respect des institutions et de l’histoire administrative du pays.