Vox populi- Des associations de la société civile sénégalaise dénoncent des injustices notées dans l’octroi de visas aux sénégalais. Ces associations, 62 au total, ont réaffirmé leur souhait de voir ces procédures de délivrance de visa révisées au plus vite pour le respect des droits humains fondamentaux.
Dans une déclaration conjointe lesdites associations portent à l’attention de la population sénégalaise, des responsables administratifs et politiques ainsi que des communautés africaines et internationales que franchir les frontières internationales est devenu un exercice de plus en plus impossible pour les citoyens des pays du Sud du fait, notamment, des politiques et pratiques de délivrance des visas qui leur sont appliquées, parfois même sur leur propre territoire, par les pays occidentaux.
«Nous, organisations de la Société civile, réaffirmons notre souhait de voir ces procédures de délivrance de visa révisées au plus vite afin que la libre circulation facilite la compréhension mutuelle entre les peuples, renforce la coopération internationale et le respect des droits humains fondamentaux».
Ainsi, ils demandent particulièrement aux Etats qui imposent des visas aux Sénégalais de «mettre en place des plateformes numériques modernisées et optimisées pour assurer une prise de rendez-vous rapide, fiable et accessible à tous».
Ces organisations de la Société civile exigent aussi la suppression des «coûts prohibitifs attachés aux demandes et de restituer les montants versés en cas de refus du visa». Ils demandent également le «renforcement des «capacités consulaires pour réduire les délais d’attente et de pouvoir répondre efficacement aux situations urgentes ou instaurer le visa électronique (e-visa)».
En outre, ils ont sollicité des nouvelles autorités sénégalaises «d’exiger l’humanisation des procédures appliquées à nos compatriotes dans les ambassades et consulats accrédités au Sénégal, la transparence dans les critères d’attribution des visas et surtout d’étudier la possibilité d’application de la réciprocité dans l’octroi des visas entre le Sénégal et tous les Etats qui imposent des visas à leurs concitoyens».
Selon eux, les Etats sont libres de choisir les personnes qu’ils désirent accueillir sur leurs territoires, mais, ils estiment que cela doit se faire dans la transparence, l’équité et le respect du droit. «Les procédures appliquées au Sénégal sont, non seulement, opaques et injustes, mais elles sont aussi délibérément complexifiées pour enrichir des sociétés douteuses dont l’une des missions semble être l’exploitation à grande échelle de nos compatriotes», ont-ils dénoncé.
Ils estiment aussi que «ces pratiques pourraient encourager des jeunes désespérés à recourir à des moyens irréguliers de migration, risquant ainsi leur vie. «Vouloir à tout prix limiter la mobilité des Africains à l’échelle internationale, au motif fallacieux qu’ils sont des migrants en puissance est une façon d’aggraver les discriminations dans le monde et un moyen facile de pousser des milliers de jeunes, désireux comme tous les autres habitants du globe terrestre, de découvrir les richesses et diversités de notre planète, vers une mort certaine, dans le désert, les montagnes ou les mers».
«Ceux qui ont réduit nos aïeuls en esclaves et colonisé nos grands-parents ne peuvent pas transformer notre continent en une prison à ciel ouvert, en nous interdisant de nous déplacer. Même nos malades, nos intellectuels, nos chercheurs et nos artistes peinent à faire entendre raison aux responsables des ambassades et consulats qui distribuent, à la pelle, les refus d’octroi de visas», renchérit ces organisations de la société civile.