Je sors du bunker. Et pour cause, la « Journée sans presse ». Je ne pouvais rester sans y apporter mon grain de sel.
J’ai lu les uns les uns et les autres. Les « pour » et les « contre ». Premier constat : le pays reste divisé et le débat dominé par les esprits belliqueux et les positions partisanes. C’est dommage. On ne peut (re)-construire un pays sur cette base après ce que nous avons vécu entre 2021 et 2023.
Lorsqu’on en aura fini avec les controverses et les émotions, j’inviterai humblement les uns et les autres à revister Thomas Jefferson (qui fut président des Etats-Unis de 1801 à 1809).
On connaît sa petite formule restée célèbre : s’il fallait choisir un « gouvernement sans journaux » et des « journaux sans gouvernement », il aurait choisi la dernière option !
La version plus longue de la citation (voir plus bas) explique davantage son idée, qui en définitive est plus une défense du droit du public à l’information, via la presse, qu’un simple plaidoyer en faveur des médias et des journalistes. Ce que dit Thomas Jefferson doit nous faire réfléchir tous : gouvernants et tous ceux qui aspirent à gouverner ce pays ; journalistes comme citoyens.
Un pays démocratique, c’est une presse libre, crédible et indépendante, résolument à équidistance de tous les pouvoirs et de tous les lobbies. C’est ma conviction.
C’est aussi le rêve que j’essaie de concrétiser depuis plus de quinze ans maintenant à Ouestaf Actualités avec des journalistes qui, comme moi, y croient. C’est le lieu de leur rendre hommage pour leur engagement et loyauté, loin du bruit et des buzz. Mais ça, c’est une autre histoire.
En attendant, relisons Jefferson : (les astérisques par moi-même pour mettre en relief ce qui me semble important dans ce texte).
== »Le peuple est le seul censeur de ses gouvernants : et même ses erreurs tendront à les retenir dans les vrais principes de son institution. Punir trop sévèrement ces erreurs, ce serait supprimer la seule sauvegarde de la liberté publique.
Le moyen d’empêcher ces interventions irrégulières du peuple est de lui donner des informations complètes sur ses affaires par le canal des journaux publics, et de faire en sorte que ces journaux touchent la masse (entière) du peuple.
La base de nos gouvernements étant l’opinion du peuple, le tout premier objectif devrait être de maintenir ce droit ; et s’il me restait à décider si nous devons avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n’hésiterais pas un instant à préférer ce dernier.
Mais pour moi, tout homme devrait recevoir ces papiers et être capable de les lire »== (fin de citation).
Texte original en anglais, traduction en ligne pour faire vite et donc, très approximative.
Dieu sauve mon pays.
Hamadou Tidiane Sy Ejicom