Les Bissau-Guinéens visant au Sénégal ont tenu une conférence de presse ce mardi 30 décembre 2025 pour dénoncer jusqu’à la dernière énergie la prise du pouvoir par l’armée en Guinée-Bissau. Ils estiment que c’est un deal entre Umar Sissoco Emballo et les militaires. Ils demandent au président de la République, son Excellence M. Bassirou Diomaye Diakhare Faye, d’aider la Guinée-Bissau pour un retour à l’ordre constitutionnel.
« La Guinée-Bissau a voté le 23 novembre 2025. La finalité est d’élire un président de la République après une campagne électorale qui fut un intense moment de mobilisation citoyenne et patriotique. Merci au peuple de Guinée-Bissau, car tout s’est passé dans la transparence, la paix et la stabilité. Chers journalistes, nous sommes aujourd’hui le 30 décembre 2025, soit un mois et une semaine après le vote du peuple bissau-guinéen. Nous attendons toujours la proclamation des résultats alors que la compilation des procès-verbaux est effective. Le peuple s’est exprimé, en votant majoritairement pour Fernando Dias da Costa, candidat d’une grande coalition de partis politiques (PAIGC-PRS) et de mouvements », a souligné M. Jean Correa, directeur de campagne de M. Fernando Dias Da Costa.
Il estime que malheureusement, à l’instar du monde entier, la Guinée-Bissau a été témoin d’un simulacre de coup d’État, à la veille de la proclamation des résultats par la Commission nationale électorale (CNE), c’est-à-dire le 26 novembre 2025. Et l’objectif recherché par le président sortant et une partie de sa garde rapprochée, est d’empêcher la proclamation des résultats qui sont favorables à Monsieur Dias.
Il poursuit : « Nous voulons dire ici et maintenant que le peuple bissau-guinéen, qui a longtemps souffert, attend avec impatience la proclamation de ces résultats car les procès-verbaux sont disponibles. La compilation des résultats de tous les centres de vote a déjà donné un vainqueur, il se nomme Fernando Dias Da Costa. Il est le Président élu de la République de Guinée-Bissau. Nous attendons la confirmation par la Commission nationale électorale afin de lui permettre d’exercer pleinement ses fonctions de chef de l’État au profit des populations de la Guinée-Bissau ».
Et M. Correa de rajouter : « À cet effet, nous lançons un appel au président de la République du Sénégal, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye. Monsieur le Président, la Guinée-Bissau a besoin de votre aide pour un retour à l’ordre constitutionnel. C’est-à-dire permettre à Fernando Dias Da Costa d’accéder à ses fonctions de président de la République de Guinée-Bissau. Telle est la doléance du peuple frère de Guinée-Bissau. Nous sommes au courant de vos bons offices pour le retour à l’ordre constitutionnel. Soyez-en remercié ».
Ils ont entre autres lancé un appel à la CEDEAO pour qu’elle prenne des mesures en vue d’un retour à la normale.
« Nous lançons également un appel à la CEDEAO afin que les dispositions nécessaires soient prises pour le retour à la normale. A la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, nous attendons de vous des décisions fortes, à l’image de celles prises au Bénin pour aider la Guinée-Bissau à installer son nouveau chef de l’État. La CEDEAO ne doit pas accepter qu’on confisque la victoire de Fernando Dias Da Costa à travers des stratagèmes bien mûris. Le moment est venu pour vous d’œuvrer pour la stabilité du pays d’Amilcar Cabral, gage d’une cohésion nationale et d’un développement durable », poursuit M. Correa.
Les Bissau-Guinéens lancent un appel aux organismes des droits de l’homme pour les aider à un retour de l’ordre constitutionnel.
« Aux organisations de défense des droits de l’homme, notre pays a longtemps souffert des agissements de sa classe politique et de l’armée et elle continue encore de souffrir. Aujourd’hui, personne n’ose parler en Guinée-Bissau par peur de se voir en prison ou d’être tué. Les escadrons de la mort ont élu domicile à Bissau. Nous sommes aujourd’hui la voix du peuple de Guinée-Bissau qui est privé de liberté », dira-t-il.
Ils exigent la libération des prisonniers politiques.
« Enfin, nous demandons la libération de Domingo Simoes Pereira et de tous les détenus politiques. Nous prenons à témoin la communauté internationale de la volonté manifeste du président sortant Umar Sissoco Emballo et de l’armée de vouloir mettre la Guinée-Bissau dans une situation d’instabilité et de crise sociale », conclut M. Correa.