Le single pamphlétaire « Porozé Bi » de Thiat, membre du groupe Keur Gui et coordonnateur de Y en A Marre, continue de provoquer de vives réactions. Des rappeurs comme Meuzz Gooren et Nitt Doff ont répondu sur le terrain musical, tandis que responsables politiques et membres du gouvernement s’invitent dans le débat.
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La sortie du morceau « Porozé Bi » de Thiat a déclenché une véritable onde de choc sur la scène artistique et politique. Dans ce titre frontalement critique envers le régime du PASTEF, l’artiste de Keur Gui a visé directement les tenants du pouvoir, suscitant des débats passionnés jusque dans les rangs du gouvernement.
La réplique ne s’est pas fait attendre. Le rappeur Mamadou « Meuzz Gooren » Diop a publié « Tapp Tooxu », un morceau de contre-attaque ciblant non seulement Thiat mais aussi d’autres figures critiques du régime. Sur sa page Facebook, il présente son œuvre comme « une véritable revue critique de l’actualité politico-judiciaire », affirmant que « les peuples n’oublient jamais ».
Dans la foulée, Nitt Doff est aussi intervenu, tancant Thiat et appelant ses collègues rappeurs à comprendre que « le train est déjà parti » et que le peuple souverain a désormais « d’autres priorités ».
Les réactions ne se limitent pas au milieu artistique. Le ministre de la Microfinance, Alioune Badara Dione, a écrit sur ses réseaux sociaux : « Je comprends la rage de cette chanson, mais c’est plutôt nous qui en avons marre. Ce pays va se développer par force, inshAllah ! ». De son côté, le vice-président de l’Assemblée nationale, Amadou Ba, a rappelé que « le Sénégal a retrouvé une stabilité politique et sociale en payant très cher le prix du sacrifice », fustigeant « l’amnésie » de ceux qui critiquent aujourd’hui.
Entre clashs musicaux et prises de position politiques, « Porozé Bi » apparaît désormais comme bien plus qu’un morceau de rap : un déclencheur d’un débat sur la liberté d’expression, la légitimité politique et la place des artistes dans l’arène publique.