Le leader de Mankoo Mucc, Babacar Gaye, soutient la politique de désencombrement menée à Dakar, mais dénonce une « injustice flagrante » dans son application. Dans une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur, il fustige un traitement inéquitable entre riches et pauvres.
Dans une correspondance adressée à Me Bamba Cissé, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Vox Populi rapporte que Babacar Gaye salue la politique de désengorgement des artères de la capitale, tout en dénonçant une rigueur sélective. Intitulée « Une République, deux trottoirs ! », sa lettre met en lumière, selon lui, « une République où les pauvres sont déguerpis à l’aube et les riches épargnés au crépuscule ».
L’ancien président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates souligne que « le désordre urbain n’a pas de couleur politique, mais il a souvent une odeur d’argent et de passe-droit ». Il estime qu’alors que les petits commerçants des quartiers populaires sont chassés sans alternative, des installations illégales persistent impunément dans les zones huppées de la capitale.
Toujours d’après Vox Populi, Babacar Gaye appelle le ministre à veiller à une application juste de la loi : « La République ne peut pas avoir des trottoirs pour les riches et des caniveaux pour les pauvres. Le domaine public appartient à tous », martèle-t-il, exhortant à sanctionner les maires complices ou silencieux. Pour lui, « le Sénégal n’a pas besoin d’un État fort contre les faibles, mais d’un État juste pour tous ».