Le climat social se crispe à La Poste. Le Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (SNTPT) accuse la tutelle et la direction générale d’avoir dévoyé le plan de départs négociés, pourtant validé par une convention formelle.
Réunis en session extraordinaire, les membres du comité sectoriel Poste du SNTPT, élargi aux délégués du personnel, ont exprimé une vive inquiétude face à l’exécution du plan de départs négociés. Selon le quotidien L’As, le syndicat dénonce des « manquements graves » imputés aussi bien à la tutelle technique qu’à la direction générale de La Poste.
Les représentants des travailleurs fustigent une tutelle jugée « incohérente et imprévisible » ainsi qu’une gouvernance interne qualifiée de « défaillante ». Des pratiques qui, selon eux, compromettent un dispositif pourtant adopté et garanti par une convention dûment signée. Le SNTPT rappelle que des instructions claires avaient été données par le Premier ministre lors du Conseil interministériel du 1er septembre, puis réaffirmées au Conseil d’administration du 21 novembre.
À la surprise générale, les partenaires sociaux disent avoir découvert, le 24 novembre, une nouvelle mouture du plan, attribuée à la tutelle technique, qu’ils considèrent comme une « construction artificielle » remettant en cause l’ensemble des engagements initiaux. Pour préserver le dialogue social, souligne L’As, les travailleurs avaient pourtant consenti d’importantes concessions, notamment l’abandon de douze mois d’abattement sur le bonus de départ, dans une logique d’allègement budgétaire.
Le syndicat dénonce également une « intrusion injustifiable » de la tutelle dans les prérogatives de la direction générale, évoquant l’imposition de consultants externes et des méthodes jugées opaques. La direction générale est, de son côté, critiquée pour son incapacité à fournir des outils structurels essentiels, tels qu’un organigramme fonctionnel ou une évaluation fiable des effectifs.
Face à ce qu’il qualifie de situation critique, le SNTPT appelle les travailleurs à la vigilance et à la discipline, les invitant à refuser toute démarche individuelle sans l’aval de leurs représentants, afin de préserver les droits acquis et l’intégrité du cadre négocié.


