Créées dans les années 1970, les Parcelles Assainies continuent de susciter débats et critiques. En effet, malgré leur appellation, ce quartier emblématique de Dakar souffre toujours d’un manque criant d’assainissement, particulièrement visible à chaque saison des pluies.
Lancé en 1974 par le régime socialiste, en partenariat avec la Banque mondiale, le projet avait pour ambition de désengorger le centre-ville de Dakar et d’offrir aux populations des logements décents, accessibles et mieux structurés. Des milliers de familles ont ainsi pu acquérir des parcelles de 150 m², dans le cadre d’une politique de lutte contre l’habitat précaire.
Cependant, derrière cette ambition se cache une réalité contrastée. Chaque hivernage, les habitants font face à des inondations récurrentes, des eaux stagnantes et des conditions de vie difficiles. Les populations dénoncent ce qu’elles considèrent comme un « faux nom » : les Parcelles Assainies ne sont pas véritablement assainies.
En 1996, la zone a été érigée en commune d’arrondissement, confirmant son importance dans l’organisation urbaine de Dakar. Mais près d’un demi-siècle après sa création, les défis d’infrastructures demeurent : manque de canalisations adaptées, gestion défaillante des eaux pluviales et absence de solutions durables.
Aujourd’hui encore, les habitants appellent l’État et les autorités municipales à tenir la promesse initiale de ce projet ambitieux : faire des Parcelles Assainies un véritable espace de vie moderne et assaini, et non un quartier prisonnier d’un nom qui sonne comme une illusion.
Kémo Daffé