Panapress depuis des années dans le noir : Une crise qui ternit l’héritage d’Amadou Makhtar Mbow

Le 24 septembre 2024 marquait la disparition du professeur Amadou Makhtar Mbow, une figure emblématique du panafricanisme et l’un des artisans de la création de l’Agence panafricaine d’information (Pana), aujourd’hui connue sous le nom de Panapress. Cependant, l’état actuel de cette institution trahit l’idéal qu’il portait.

Conçue pour être un outil d’information et de communication pour l’Afrique par les Africains, Panapress est aujourd’hui engluée dans une crise multiforme. La gestion controversée de son Directeur général, Babacar Fall, est pointée du doigt, notamment pour des accusations de mépris envers les employés et de manque de transparence.

En octobre 2018, une décision officielle du Conseil d’administration prévoyait d’ailleurs son remplacement après une période d’intérim d’un an, une mesure qui n’a jamais été mise en œuvre.

La situation de Panapress soulève aussi des interrogations sur son statut juridique flou. Tantôt présentée comme une organisation internationale dotée d’un statut diplomatique, tantôt comme une entreprise privée, l’agence reçoit pourtant une subvention annuelle de l’État sénégalais.

Dans ce contexte, les employés se demandent si une entreprise de presse, même internationale, peut continuer à opérer sans respecter la convention collective et sans honorer ses engagements envers son personnel.

Les employés, en grève illimitée, appellent les autorités à agir rapidement pour sauver Panapress. Ils estiment que la meilleure façon de rendre hommage à Amadou Makhtar Mbow serait de réhabiliter cette agence panafricaine, symbole d’unité et de souveraineté africaine. Pour eux, il est urgent d’assainir sa gestion et de lui redonner la place qu’elle mérite dans le paysage médiatique continental.

Pape Ismaïla CAMARA
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