Le journaliste et formateur Hamadou Tidiane Sy réagit aux tensions suscitées par les récentes interpellations médiatiques. Il met en garde contre la politisation du débat sur la liberté de la presse et rappelle le devoir fondamental du journaliste : servir la vérité et les citoyens, au-dessus de tout camp.

Dans une réflexion partagée sur les réseaux sociaux, Hamadou Tidiane Sy, fondateur de l’École des Métiers du Journalisme (E-jicom), déplore la manière dont la question de la liberté de la presse est instrumentalisée selon les circonstances politiques.

« Ceux qui disaient ‘liberté’ hier sont ceux qui disent ‘ordre et responsabilité’ aujourd’hui, et inversement », observe-t-il, avant de souligner que cette incohérence témoigne d’une crise des principes dans la société sénégalaise.

Le journaliste rappelle que les professionnels des médias ont un rôle unique : ni pro-pouvoir, ni pro-opposition, mais « au service de la vérité et des citoyens ». À ses yeux, le véritable engagement d’un journaliste se mesure à sa capacité à rester indépendant, même face à la pression des opinions et des camps politiques.

Mais Hamadou Tidiane Sy va plus loin : il s’interroge sur la responsabilité du public lui-même, lorsque « les citoyens ne veulent plus entendre que ce qui arrange leur camp ». Pour lui, le danger réside dans la polarisation croissante et la logique du « tout ou rien », similaire à la rhétorique du président américain George W. Bush après 2001 : « Vous êtes avec nous ou contre nous ».

Il invite donc à rompre avec cette logique toxique et à réhabiliter le journalisme comme outil de vérité, non de division. « Le journalisme, s’il est bien fait, n’est jamais pour plaire ni pour nuire, mais pour informer », conclut-il avec fermeté.