Nommé il y a seulement deux semaines à la tête du ministère de l’Intérieur, Mouhamadou Makhtar Cissé avait pour mission d’organiser l’élection présidentielle express. Deux jours après le scrutin qui a vu l’élection de Bassirou Diomaye Faye, le ministre de l’Intérieur a tiré le bilan de cette confrontation qui fut la plus disputée.
Au lendemain de l’annonce de la victoire du candidat de l’opposition aux regards des fortes tendances qui se sont dégagées, le ministre de l’Intérieur a salué et exprimé «toute (sa) fierté au peuple sénégalais qui s’est exprimé librement pour choisir son futur président de la République»
Convaincus de la victoire du candidat de la coalition ‘’Diomaye Président’’, les Sénégalais attendent impatiemment sa confirmation officielle. A ce titre, le ministre a précisé qu’il n’a pas de prérogative pour se prononcer sur les résultats. «Mon rôle est d’organiser les élections jusqu’au vote des Sénégalais et d’assurer la sécurité jusqu’à ce que les procès-verbaux des plus de 16 400 bureaux de vote, à travers le pays et à l’étranger, puissent être acheminés au niveau des commissions départementales chargées de proclamer les résultats à ses niveaux ; de les transférer à la Commission nationale de recensement des votes qui siège à Dakar, avec à sa tête le président de la Cour d’Appel. C’est cette commission qui est habilitée à proclamer les résultats provisoires qui seront dévoilés d’ici à vendredi. A charge au Conseil constitutionnel de les confirmer», a précisé Mouhamadou Makhtar Cissé sur les plateaux de TV5.
Avant d’indiquer que «l’élection de Bassirou Diomaye Faye ne souffre d’aucune contestation. Il a été élu parce qu’il a obtenu la majorité absolue des voix». Et que «près de 62% des électeurs se sont exprimés, moins de 2019 où le taux de participation avoisinait les 66%, mais beaucoup mieux que lors des dernières législatives et locales où on avait moins de 50% de taux de participation».
Toutefois, il a exprimé son regret pour les citoyens qui n’ont pas pu retirer leur carte d’électeur pour accomplir leur devoir citoyen. Un point à améliorer, selon le ministre, pour les élections futures, car estime-t-il, chaque Sénégalais doit avoir le droit d’exprimer son choix.
Le ministre a profité de l’occasion pour remonter les bretelles à l’opposition qui ne cessait de remettre en cause la crédibilité du ministère à organiser l’élection. «Depuis 2000, je n’ai pas entendu de contestations fortes pour les élections qui se sont déroulées. Le Sénégal est à sa troisième alternance politique. Avant les élections, il y a toujours des agitations. On conteste le système, on annonce des bureaux fictifs et des listes parallèles. Et à la fin de la journée, c’est le candidat de l’opposition qui gagne et tout le monde applaudit», a-t-il servi.
Avant de renchérir : «Nous devons faire confiance à nos institutions et aux hommes qui les incarnent. La Direction des élections est pilotée par un haut fonctionnaire de l’Etat, un Général de Police qui n’est pas éligible. Et ses principaux collaborateurs sont également de la police. On a été agressé à la limite et je pense que c’est une grosse injustice parce que le Sénégal a vocation à rester un pays démocratique».
En outre, l’ancien Directeur de cabinet du Président Macky Sall a rendu hommage au chef de l’Etat pour «son sens du devoir, sa sérénité et la sagesse qui ont permis au pays de sortir de cette situation qui semblait être confuse mais qui, pour nous, n’était qu’un dialogue entre les différentes institutions de notre pays».
Source Vox populi