L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) a exprimé, dans un communiqué rendu public ce 20 octobre 2025 à Dakar, sa « consternation » et sa « profonde tristesse » après le décès tragique du jeune footballeur sénégalais Cheikh Touré, âgé d’environ 18 à 20 ans. Le corps sans vie du joueur a été retrouvé à Kumasi (Ghana), dans des circonstances jugées suspectes, après qu’il aurait été attiré par de fausses promesses de carrière sportive.
Selon l’organisation présidée par M. Adama Mbengue, tout laisse croire que le défunt aurait été victime d’un réseau d’extorsion et d’enlèvement, ciblant de jeunes talents en quête d’opportunités à l’étranger.
Un appel à la vigilance et à la responsabilité collective
Dans son communiqué, l’ADHA présente ses sincères condoléances à la famille du défunt, à ses camarades de l’Académie Esprit Foot Yeumbeul, ainsi qu’à l’ensemble du monde sportif sénégalais. L’organisation saisit cette tragédie pour interpeller sur la vulnérabilité des jeunes footballeurs face aux promesses mensongères d’agents non accrédités ou de recruteurs fictifs.
Elle rappelle que la protection des jeunes talents doit constituer une priorité nationale, et non être laissée « à des logiques de marché ou de tractations douteuses ». L’ADHA souligne que les réseaux de fausses détections et de faux essais à l’étranger représentent une menace grave pour la jeunesse sénégalaise, déjà confrontée à des pressions sociales et économiques.
Des mesures urgentes exigées par l’ADHA
L’ONG appelle à une série de mesures concrètes :
Une enquête immédiate, impartiale et transparente sur les circonstances exactes de la mort de Cheikh Touré, en collaboration étroite avec les autorités ghanéennes.
La création d’un registre national ou d’un mécanisme de vérification des offres d’essais et de recrutements à l’étranger pour sécuriser la migration sportive des jeunes Sénégalais.
Des campagnes massives de sensibilisation destinées aux familles, académies et clubs, pour prévenir les arnaques liées aux faux agents.
Une action coordonnée entre la Fédération Sénégalaise de Football, le ministère des Sports, et celui des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, afin d’instaurer un cadre légal protecteur pour les jeunes athlètes.
« Ce drame ne doit pas rester sans suite »
Pour l’ADHA, la mort de Cheikh Touré est un symbole douloureux de la précarité et des dangers auxquels s’exposent de nombreux jeunes talents sénégalais en quête de réussite à l’étranger. « Il est inconcevable qu’un espoir sénégalais perde la vie en poursuivant un rêve légitime », déplore l’organisation, avant d’appeler à une vigilance collective et à des réformes profondes pour encadrer les mouvements des jeunes vers l’étranger.
Cette interpellation survient alors que les cas d’arnaques liées au football se multiplient dans la sous-région, exploitant l’ambition et la crédulité de jeunes sportifs. L’affaire Cheikh Touré, tragique et emblématique, pourrait bien devenir le déclencheur d’un sursaut national autour de la sécurité et de la dignité des jeunes Sénégalais à l’extérieur.