Les organisations syndicales ont exprimé des inquiétudes qui reflètent des défis persistants auxquels elles font face, a déclaré d’emblée la secrétaire-générale intérimaire de l’UNSAS, Mme Yvette Keïta. Pour cette dernière, remplaçante de Feu Mademba Sock, «ces défis ont pour nom Inflation et hausse du coût de la vie, droits à la négociation, protection contre les licenciements abusifs, pontée de l’emploi précaire, arrêt des chantiers dans le secteur du BTP», entre autres.
Elle reconnait toutefois la volonté affichée dès le début de son mandat, par le président de la République de dialoguer.
«Il a consulté les secrétaires généraux des centrales syndicales et il a initié des concertations nationales pour réformer la justice, annonçant en même temps des concertations pour une feuille de route consensuelle sur le fléau du vol de bétail. Cela a permis des cadres propices à la négociation, mais beaucoup d’organisations syndicales estiment que le dialogue est soit insuffisant, soit un fructueux, alors que de nombreux défis ont émergé entre-temps».
Les travailleurs, rappelle-t-elle, ont exprimé «leurs inquiétudes quant à la volonté réelle des autorités d’écouter et de répondre à leurs préoccupations. La situation de notre pays invite forcément au changement».
A l’en croire, «la vision Sénégal 2050 indique bien le cap. Les organisations syndicales ne seront jamais des freins à ce changement souhaité et attendu par tous. Au contraire, elles doivent le soutenir et l’accompagner».
A ses yeux, «le changement, c’est aussi la capacité du gouvernement d’apaiser les inquiétudes des travailleurs, notamment par la dynamisation du dialogue dans tous les secteurs. Le dialogue entendu au sens des concertations, consultations, partages d’informations en vue d’une meilleure compréhension des orientations stratégiques, des politiques et programmes et pour une paix sociale durable. Notre conviction reste que le Sénégal de nos rêves ne se bâtira que dans le dialogue et la concertation».
De l’avis de Mme Yvette Keïta «toutes les réformes appellent en principe l’implication des partenaires sociaux, impliquez davantage les partenaires sociaux dans tout ce qui affecte l’avenir du travail. (…). Les travailleurs ont des propositions déjà prêtes. La relance des activités du chemin de fer Dakar-Bamako. L’application des accords signés avec le SAES en 2023, ainsi qu’avec les autres syndicats d’enseignement», a dit Mme Yvette Keïta.
Dans son discours, elle a relevé, pour conclure, que «dans un contexte de quête légitime de souveraineté et d’autonomie qui exige des mutations souvent très rapides, le dialogue social, efficace, peut contribuer à la paix et à la stabilité et aider le pays à s’adapter aux nouvelles réalités économiques et sociales en permettant une meilleure anticipation des défis et des opportunités».
Vox Populi
