Menace sanitaire et économique : la FAO appelle à un financement durable contre les maladies animales

Les maladies animales transfrontalières font peser une menace directe sur la sécurité alimentaire mondiale et la stabilité économique. Face à des risques en forte augmentation, la FAO appelle à un sursaut collectif et à un financement durable.

Les maladies animales transfrontalières (MAT) constituent aujourd’hui l’une des menaces les plus urgentes pour la sécurité alimentaire mondiale, a averti le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Qu Dongyu. S’exprimant au siège de l’institution à Rome, il a exhorté les États membres à renforcer les partenariats mondiaux et à garantir des financements pérennes pour prévenir et contrôler ces maladies hautement contagieuses.

Selon la FAO, les récentes réductions de financement risquent de compromettre des décennies de progrès, alors que les risques sanitaires s’intensifient sous l’effet de la mondialisation, de l’augmentation des échanges et de la crise climatique. Depuis plus de vingt ans, le Centre d’urgence pour les maladies animales transfrontalières (ECTAD) constitue le pilier opérationnel de la FAO en santé animale, soutenant plus de cinquante pays.

Les épidémies majeures telles que la peste porcine africaine, la fièvre aphteuse ou encore la grippe aviaire hautement pathogène ont déjà causé d’importantes pertes économiques. Le secteur mondial de l’élevage, estimé entre 1 600 et 3 300 milliards de dollars, subit chaque année des pertes pouvant atteindre 330 milliards de dollars, tandis que l’aquaculture enregistre environ 10 milliards de dollars de pertes annuelles.

Pour faire face à cette menace, la FAO propose le lancement du Programme de partenariat mondial pour les maladies animales transfrontalières (GPP-TAD). Ce nouveau modèle repose sur une responsabilité partagée entre pays, des partenariats innovants et un financement inclusif tenant compte des capacités économiques de chaque État.

« Aucun pays ne peut gérer ces maladies seul », a martelé Qu Dongyu, soulignant que la prévention coûte toujours moins cher que la gestion des crises, selon la FAO, qui invite à une mobilisation mondiale immédiate autour de ce nouvel instrument stratégique

Pape Ismaïla CAMARA
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