Maodo Malick Mbaye, Expert en Médiation Internationale en entretien avec Vox populi : «Pourquoi je me retire de la politique…»

Directeur général de l’ANAMO (Agence nationale de la maison de l’Outil) et responsable politique APR à Thiès, Maodo Malick Mbaye annonce se retirer de la politique. L’expert en médiation internationale et Président du GIMA (Groupe d’initiatives pour une Médiation à l’Africaine) met en avant son «engagement africain dans la médiation» qui l’oblige «à être équidistant des chapelles politiques de mon pays surtout dans ces moments de crises

Après avoir évolué dans le champ politique depuis près de 20 ans et surtout accompagné le Président Macky Sall durant ses deux mandats vous avez décidé de vous retirer de la scène politique. Qu’est ce qui motive cette décision ?

Loin de toute effraction, mon engagement politique, vieux d’une vingtaine d’années, a toujours été encadré par la vocation et la conviction. C’est pourquoi d’emblée je remercie mes concitoyens qui m’ont toujours manifesté leur confiance en faisant de moi successivement conseiller municipal (2009), conseiller départemental (2014) et Président de l’Association Nationale des Élus Départementaux (ANED) depuis 2015.

Je m’empresse de préciser que sans mépriser le décret, j’ai toujours privilégié les réussites politiques à la base car je demeure convaincu que l’acte fondateur de la légitimité de tout homme politique c’est le suffrage. Cependant je me dois de remercier le Président Macky Sall pour ce long compagnonnage et cette confiance partagée qui m’ont été bénéfiques. Preuve que mon retrait n’entame en rien nos solides et personnelles relations.

Maintenant pour toucher au cœur de votre question, je vais consacrer l’essentiel de mon temps et de mon énergie au Groupe d’initiatives pour une Médiation à l’Africaine (GIMA) basé à Rabat et dont j’assure la présidence depuis presque trois ans.

C’est au vu de ces responsabilités continentales que j’ai décidé de me soustraire des contingences politiques sénégalaises et de me placer dans une posture équidistante des chapelles politiques de mon pays.

Le Conseil Constitutionnel a pris une décision dans les termes demandant la tenue d’un scrutin dans les meilleurs délais. La classe politique sénégalaise reste divisée sur la date et même sur les modalités d’organisation de la prochaine présidentielle. Selon quel est le meilleur schéma de sortie de crise ?

Cette situation est bien le signe de grande vitalité de la démocratie sénégalaise. Cependant il nous faut éviter deux écueils.

D’abord, les acteurs politiques et de la société civile doivent tourner le dos à toute fixation abusive sur la date du 2 avril.

Ensuite, toute initiative visant à reprendre le processus électoral dans sa globalité car il faut éviter un supplément de crise à travers un affrontement ouvert entre le Conseil Constitutionnel et le Chef de l’Etat. Ce dernier a initié des concertations dont nous souhaitons une issue heureuse. Mais il faut retenir que la démocratie requiert la sincérité, la confiance réciproque et le courage des acteurs. Au Sénégal ce n’est pas forcément le cas.

Par ailleurs je suis convaincu que notre pays est suffisamment esquinté par ce feuilleton à rebondissements.

Après votre retrait de  l’échiquier politique  national, quel est le teneur de votre agenda dans  l’immédiat ?

Très prochainement le GIMA va porter sur les fonts baptismaux le 4CA (Cadre de Concertation des Chefs Coutumiers d’Afrique). A cet effet un symposium se tiendra à Abidjan pour recueillir toute cette quantité de sagesse en sommeil dans notre continent ; en tant que ressources endogènes qui donne corps au credo du GIMA.

Vox Populi

Mamadou Nancy Fall
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