La direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP), a organisé un atelier de formulation d’un projet sur « l’utilisation des nouvelles technologies pour une gestion durable de la pêche au Sénégal ». En marge de la cérémonie, le capitaine de Vaisseau, Mamadou Ndiaye, directeur de la protection et de la surveillance des pêches, a révélé que plus de 4 milliards ont été recouvrés à propos des amendes infligées aux navires arraisonnés.
« Je confirme en 2017,19 navires ont été arraisonnés dans les eaux sénégalaises dont 11 navires sénégalais et 8 étrangers de nationalité chinoise et la totalité des amendes recouvrées, est de 4 milliards et quelques. Les navires sénégalais ont été arraisonnés pour divers motifs, donc ça va de pêche en zone interdite, l’utilisation d’engins de pêche prohibés, non conformes à la législation et pour les navires chinois, cela a été beaucoup plus une pêche sans autorisation », a souligné Mamadou Ndiaye, capitaine de Vaisseau, directeur de la protection et de la surveillance des pêches.
Selon M. Mamadou Ndiaye, l’intérêt des technologies de l’information, de la communication dans la gestion des pêches, c’est d’abord qu’elles permettent de mieux prendre en charge un certain nombre de problèmes, le suivi des navires de pêche, de la collecte de données statistiques, de leurs analyses pour permettre une meilleure prise de décision par les autorités.
« L’intérêt de cet atelier-là, c’est de voire comment mettre en commun l’ensemble de l’existant dans les différentes structures du département de pêche et de l’économie maritime pour essayer de mettre en commun l’ensemble de ces données, harmoniser notre système de collecte et d’analyse de données pour améliorer les prises de décision de nos différentes autorités.. Nous disposons une législation qui est un moyen juridique assez important, on a un code de la pêche qui a été adopté depuis 2015 et qui est assez contraignant. On a des moyens et équipements. On a des unités navales », a précisé le capitaine de Vaisseau Mamadou Ndiaye.
D’après Mamadou Ndiaye, le secteur des pêches traverse une crise environnementale et socio-économique sérieuse, qui menace la survie des communautés de pêche et risque de compromettre l’approvisionnement en poisson des populations et de l’industrie halieutique.
Cette situation est exacerbée par les effets des changements climatiques dont les effets ont des conséquences néfastes sur la ressource et l’environnent marin. Il s’agit entre autres :
de la réduction des quantités et tailles de poisson (50 à 80 % suivant les espèces) ; de la dégradation de leur habitat ; de l’éloignement des zones de pêche (les pêcheurs vont pêcher en Mauritanie, en Guinée-Bissau, en Guinée et débarque au Sénégal. Ceci masque la raréfaction des ressources halieutiques au Sénégal. Les coûts de production augmentent à cause de l’éloignement) ; de la paupérisation des communautés de pêcheurs », a expliqué le directeur de la DPSP. Et d’après lui, ces difficultés entrainent de grands déplacements des pêcheurs sénégalais posant avec acuité le problème de leur sécurité en mer. Et en 2017, 92 accidents ont été enregistrés ayant causés la mort ou la disparition de 140 pêcheurs et 371 rescapés.