Dans une lettre ouverte, le Collectif des Coordonnateurs des Maisons de Justice non intégrés dénonce une profonde inégalité de traitement au sein du dispositif et appelle l’État à corriger une situation professionnelle et sociale jugée « indigne ».
Le Collectif des Coordonnateurs des Maisons de Justice non intégrés a rendu publique une lettre ouverte dénonçant la situation précaire dans laquelle vivent 24 des 33 coordonnateurs du dispositif de justice de proximité. Créées au début des années 2000 pour rapprocher la justice des citoyens, les Maisons de Justice reposent sur le travail de juristes chargés de la médiation, de la conciliation et du règlement rapide et gratuit des affaires.
Bien que le dispositif ait été reconnu en 2013 par l’intégration officielle de certains coordonnateurs dans la Fonction publique, le processus reste inachevé. Neuf coordonnateurs seulement ont été régularisés, tandis que les 24 autres demeurent dans une situation professionnelle sans perspectives, sans statut et sans protection sociale.
Selon la lettre, ces agents — tous titulaires d’un master ou d’une maîtrise en droit — ne disposent ni de contrat, ni de bulletins de salaire, les empêchant d’accéder aux prêts bancaires, notamment immobiliers. Ils ne sont pas non plus affiliés aux institutions de protection sociale (retraite, sécurité sociale, assurance maladie). Pendant ce temps, leurs collègues intégrés bénéficient d’un salaire parfois deux ou trois fois supérieur, d’indemnités, de sécurité de l’emploi, d’avancement et du fonds commun de la justice.
Le Collectif souligne que certains coordonnateurs travaillent depuis plus de dix ans sans statut clair, une situation qui a déjà provoqué des démissions. Il dénonce également le silence du ministère de la Justice, pourtant prompt à mettre en avant les performances du dispositif de justice de proximité, tout en laissant ses principaux acteurs « souffrir en silence ».
Les coordonnateurs non intégrés appellent ainsi l’État à prendre des mesures urgentes pour régulariser leur situation, instaurer un véritable plan de carrière et garantir l’égalité de traitement entre tous les acteurs des Maisons de Justice.


