Depuis la France, Madiambal orchestre tout : il demande et obtient le renvoi de sa comparution au 4 novembre. Il fait la UNE de la presse. Il accorde deux grandes interviews.

Il est à l’origine de l’arrestation de deux journalistes. Il prive de signal deux grands groupes de presse (TFM et 7TV) et provoque le limogeage de deux directeurs de la police nationale, celui de la DIC et celui de l’aéroport. A Versailles il va verser toute l’actualité d’hier dans son dossier…

Et pendant ce temps, beaucoup semblent ne pas mesurer à quel point cet homme nargue ouvertement le régime. Ce n’est plus une simple affaire de communication ou d’opinion : c’est une démonstration de force, un défi politique lancé à distance.

Ce zèle autour de l’affaire Madiambal éclipse complètement les rares bonnes actions du gouvernement: l’annonce de la baisse du coût de l’électricité et du carburant, la journée d’hommage à Amadou Makhtar Mbow, le discours du Président sur le cancer ou encore la réception des turbines à gaz de Ndar Énergie et le lancement de la campagne de communication des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ)…

S’il a réussi à occuper tout l’espace médiatique, c’est aussi parce que le gouvernement peine à imposer son récit et à maîtriser sa communication, laissant un vide que ses adversaires s’empressent d’exploiter. La preuve la seule publication du tonitruant, disponible et distrait ministre 2.0 après le conseil des ministres c’est sur Madiambal, sans répondre à aucune de ses interpellations.

PS: Tout est bien qui finit bien. Les deux journalistes sont libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Ça veut dire qu’on aurait pu nous épargner tout le délire d’hier et que les charges étaient fabriquées de toutes pièces. Toute cette agitation des forces de défense et de sécurité n’ont pas empêché aux Sénégalais de suivre les deux émissions des deux journalistes ‘’Provocateurs’’.

Idrissa Fall Cissé

Analyste politique