Je m’adresse aujourd’hui à ceux qui expriment leur surprise ou leur désaccord face à ma position concernant les récentes tensions au sommet de l’État. Ma conviction est claire et mes arguments, je crois, le sont tout autant.
Certains s’étonnent que j’affirme que, si j’avais été à la place du Président de la République, j’aurais envisagé le limogeage immédiat du Premier ministre suite à ses déclarations publiques. Pour les partisans d’Ousmane Sonko, il est crucial de ne pas oublier un fait fondamental : c’est lui-même qui a choisi de rendre ce désaccord public. En portant sur la place publique une divergence qui aurait dû rester interne, le Premier ministre a, de fait, légitimé notre droit et notre devoir, en tant que citoyens et acteurs politiques, de prendre position et d’analyser la situation.
Je l’ai dit et je le répète : la cohésion au sommet de l’État est non seulement souhaitable, mais indispensable. Si le Président et le Premier ministre souhaitent se rencontrer, dialoguer et s’entendre, personne ne les en empêche. C’est même la solution que j’appelle de mes vœux pour le bien de notre nation.
Il est curieux, et même déconcertant, de constater que certains partisans du « duo » se montrent plus prompts à attaquer ceux qui, comme moi, tirent les conséquences de cette situation, plutôt que d’inviter leurs leaders à éviter d’installer un duel préjudiciable aux intérêts de notre peuple. Ma démarche n’est pas celle d’une simple critique partisane, mais celle d’une alerte. Les dérapages verbaux et la création d’une dualité au sommet de l’État ne peuvent qu’entraver les actions essentielles en faveur de notre développement socio-économique.
Le Sénégal ne peut pas se permettre le luxe d’une instabilité au sein de son exécutif. La priorité absolue doit rester l’avancement de notre pays et le bien-être de ses citoyens. C’est dans cet esprit que ma position s’inscrit, fidèle aux principes républicains et à l’impératif de la stabilité institutionnelle.
Talla Sylla
Président de Jëf Jël