Le Sénégal vient de franchir une étape historique dans le domaine de la santé publique. Selon un communiqué publié mardi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le trachome, une maladie infectieuse pouvant entraîner la cécité, n’est plus considéré comme un problème de santé publique au Sénégal. Cette reconnaissance de l’OMS signifie que plus de 9 millions de Sénégalais ne risquent plus de perdre la vue à cause de cette affection redoutée.
Dans son édition du jour, le quotidien Sud Quotidien salue cette avancée remarquable, fruit de 13 années de lutte continue contre la maladie. L’OMS rappelle que le trachome est une infection bactérienne chronique de l’œil. Répétée, elle provoque des cicatrices sur la face interne de la paupière, entraînant un retournement des cils qui frottent alors la cornée à chaque clignement, provoquant une douleur aiguë — décrite comme une sensation de sable dans les yeux — et pouvant conduire à une perte de vision irréversible si elle n’est pas traitée.
Pour Dr Mouctar Dieng Badiane, coordonnateur du Programme national de promotion de la santé oculaire du ministère de la Santé, cette victoire est avant tout « l’histoire d’un pays qui a su mobiliser ses communautés, ses professionnels de santé et ses partenaires pour transformer une menace silencieuse en victoire collective. » Il ajoute que ce succès inscrit durablement la santé oculaire dans les priorités nationales.
L’ONG Sightsavers, qui a accompagné le ministère de la Santé dans cette démarche, s’est également réjouie du résultat. Son directeur pays, Cheikh Ibrahima Seck, estime qu’il s’agit d’un « accomplissement monumental » dans un contexte mondial où de nombreux gains en santé publique sont menacés. Il appelle à maintenir la vigilance pour étendre cette réussite à d’autres pays.
Sud Quotidien, qui consacre une large couverture à cette annonce, rappelle que l’élimination du trachome constitue aussi une avancée significative vers l’objectif mondial fixé par l’OMS : éradiquer totalement la maladie à l’échelle planétaire. Une ambition que l’exemple sénégalais vient aujourd’hui renforcer de manière éclatante.