Les travailleurs des transports du sous-secteur des hydrocarbures menacent d’aller en grève, dans les jours à venir. En sit-in hier à la zone Franche de Mbao, ils ont étalé leur mécontentement. Cheikh Faye, a porté leur parole. «Nous avons déjà tenu une grève qui a fortement perturbé l’approvisionnement. On avait lâché prise, mais nous allons reprendre nos mouvements d’humeur. Il faut le dire. Tout dépendra de la rencontre avec le patronat», a dit M. Faye. A l’en croire, un préavis de grève a été déposé le 27 mars dernier. Cependant, regrette-t-il, aucune réaction n’a été enregistrée au retour.
«Depuis, c’est silence radio. On n’a pas eu un seul retour. C’est juste des discussions stériles à n’en plus finir. Nous avons un problème avec Total qui nous impose des caméras dans les transports d’hydrocarbures. Une situation qui indispose les chauffeurs qui n’ont plus droit à l’intimité» a-t-il dénoncé.
«Nous disons halte à ces caméras de surveillance dans ces camions qui stressent et violent l’intimité du chauffeur. Nous avons saisi toutes les autorités sur la question dont la Commission de protection des données personnelles. Mais, nos correspondances sont restées vaines. Nous réclamons la suppression des caméras de surveillance placées dans les camions. Ces caméras ne sont pas un dispositif pour notre sécurité.
Mais, c’est pour espionner les chauffeurs. Ce qui est inadmissible. On a fait des manifestations de protestations. Mais, c’est le ministre du Pétrole qui nous a convoqué pour calmer le jeu. Mais, on ne peut plus travailler dans ces conditions. Car, ces caméras ce sont des mouchards installés dans les camions pour épier nos faits et gestes. Et honnêtement, on n’a pas besoin que nos images circulent entre Global et les entreprises pétrolières», a annoncé Cheikh Faye.
Parmi les revendications agitées par ces travailleurs, il y a aussi le refus catégorique des employeurs d’appliquer la nouvelle convention du pétrole et du gaz et de revoir, à la hausse, les salaires. «Il faut être logique. On ne peut pas signer des conventions internationales qu’on ne peut pas respecter. Nous sommes en train de mener la bataille dans les coulisses, pour le respect des conventions qui régissent notre secteur. Si rien n’est fait, alors là, nous irons en grève. La Convention spéciale du sous-secteur du transport des hydrocarbures est née de la Convention collective du secteur du pétrole, du gaz et des activités connexes complétant elle-même celle déjà en vigueur dans le secteur du pétrole et du gaz, depuis le 2 février 2019. Le projet de convention particulière, dont la mouture est fin prête, prend en compte les spécificités que comporte le transport d’hydrocarbures», renseigne Cheikh Faye.
«En ouvrant les travaux du projet de convention collective du sous-secteur des transports d’hydrocarbures, notre organisation syndicale s’était inscrite dans une ferme volonté de faire face à tous ceux qui n’accepteront pas l’application rigoureuse des textes réglementaires qui gouvernent les relations de travail au Sénégal, particulièrement dans le secteur du pétrole, du gaz et autres activités connexes », a-t-il confié au nom de ses collègues.
Celui-ci rappelle d’ailleurs qu’en 2019, ladite convention s’était heurtée aux craintes des patrons de sociétés de transport d’hydrocarbures organisés au sein du Syndicat des transporteurs d’hydrocarbures (STRH). Ces derniers ont quitté la table des négociations, arguant leur incapacité à se mettre au même niveau d’engagement que les majors et autres sociétés pétrolières sénégalaises.
Vox populi