Agence Ecofin) – Un accord de financement islamique, sous forme de contrat Mourabaha a été signé entre la BIS et la SFI. Il marque le premier prêt islamique de la SFI en Afrique subsaharienne. L’objectif est d’élargir le crédit aux MPME, tout en renforçant la place de la finance islamique au Sénégal.
La Banque islamique du Sénégal (BIS), quatrième banque du Sénégal avec un total bilan de 1011 milliards FCFA (1,8 milliard $) à fin 2024, a signé le mardi 7 octobre 2025, un accord de financement islamique avec la Société financière internationale (SFI).
Conclue en marge du Forum Invest in Sénégal (FII 2025), l’opération repose sur un contrat Mourabaha, un mécanisme conforme aux principes de la finance islamique. Selon les termes de l’accord, la SFI va octroyer jusqu’à 40 millions $ à la BIS pour renforcer le financement des micros, petites et moyennes entreprises (MPME).
L’objectif est de tripler le portefeuille de crédits de la banque dans ce segment pour atteindre près de 350 millions $ sur cinq ans. Au moins 10% des fonds seront réservés aux femmes entrepreneures. Cette transaction représente le premier financement islamique de la SFI en Afrique subsaharienne, une étape symbolique dans la diversification de ses instruments financiers.
Renforcement du soutien aux MPME
Selon la directrice générale de la BIS, Aminata Faye Seck, ce partenariat permettra à la banque d’élargir son offre de financement et de mieux répondre aux besoins des petites entreprises.
En 2024, la BIS avait déjà accordé 110 milliards FCFA de crédits à des PME opérant dans l’agriculture, l’agroalimentaire, l’industrie et les services. En plus du financement, la SFI accompagnera également la banque sur le plan technique, à travers un programme de conseil visant à améliorer la gestion des risques, les normes environnementales et sociales, ainsi qu’à élaborer une stratégie ciblée de financement des MPME.
Au Sénégal, « les PME/PMI constituent 99,8 % du tissu économique, génèrent 80 % des emplois et contribuent à hauteur de 36 % au PIB. Pourtant, leur accès au financement reste un défi majeur : à peine 9 % des crédits bancaires leur sont alloués, et 60 % ne survivent pas à leur première année », avait indiqué le secrétaire d’État Ibrahima Thiam, en juillet 2025, à la première réunion mondiale des ministres en charge des PME, à Johannesburg. Le financement des MPME est donc un enjeu central pour la croissance et la formalisation du secteur privé national.
Par ailleurs, dans un pays où près de 94 % de la population est musulmane, la finance islamique reste encore peu développée. Cette opération avec la SFI ouvre ainsi la voie à une expansion du marché de la finance islamique au Sénégal et dans la sous-région.
Créée en février 1983 sous le nom de Massraf Fayçal Al Islam, la Banque islamique du Sénégal est l’une des premières institutions financières à avoir introduit la finance islamique dans le pays.